Comprendre et modéliser la Sclérose Latérale Amyotrophique à début précoce
Auteur / Autrice : | François Muratet |
Direction : | Stéphanie Millecamps |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance le 06/04/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut du cerveau (Paris ; 2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Daniel Zytnicki |
Examinateurs / Examinatrices : David Devos, Sandrine Caburet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Charlet-Berguerand, Suzie Lefebvre |
Mots clés
Résumé
La Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénérative débutant autour de 60 ans, irrémédiablement fatale. La grande majorité des cas sont dits sporadiques (SALS) mais une portion des patients (environ 5%) présente une forme familiale (FALS). A ce jour, plus de 40 gènes liés à la pathologie ont été décrits, dont 4 majeurs (C9orf72, SOD1, TARDBP et FUS). Il existe des formes plus précoces (débutant entre 16 et 35 ans, ySALS) pour lesquelles l’implication de facteurs génétiques a été suggérée. L’objectif de mon projet était de caractériser sur le plan génétique une large population composée de 150 ySALS dont 35 trios (un ySALS + ses deux parents non atteints) et d’étudier sur le plan fonctionnel des mutations d’intérêt sélectionnées au cours de cette analyse. D’une part, les analyses génétiques que nous avons menées sur les données d’exome (WES) ont montré, chez ces ySALS, (i) un enrichissement des mutations les 4 gènes majeurs et (ii) la prédominance des mutations dans FUS. L’interrogation de listes de gènes de SLA mais aussi d’autres pathologies du motoneurone (Maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 2 et paraplégie spastique) a notamment permis l’identification de mutations dans les gènes ANXA11, ERLIN2 et TIA1. Nous avons montré que la paraplégie spastique due à des mutations dans ERLIN2 pouvait se transformer en SLA au fil du temps, élargissant le spectre clinique de ce gène. Par ailleurs, l’analyse de différents modes de transmission au sein des trios grâce aux données d’exome a abouti à l’identification de potentiels nouveaux gènes candidats. D’autre part, nous avons analysé la pathogénicité des variants identifié dans les gènes ANXA11 et TIA1 grâce (i) à des études neuropathologiques de tissus post-mortem de patients et/ou (ii) la caractérisation fonctionnelle de ces mutations dans des lymphoblastes et/ou fibroblastes issus de patients porteurs de ces mutations. Nous avons décrit un phénotype clinique, neuropathologique et fonctionnel pour les mutations dans ANXA11 associant notamment des accumulations spinale et corticale d’annexine A11 à une diminution de la stabilité des protéines mutées. Concernant TIA1, les analyses ont montré une altération de la voie des granules de stress ainsi qu’une augmentation de l’accumulation de TIA1 dans les fibroblastes de patients atteints de SLA. En parallèle, la mise en place des premiers essais clinique à destination des patients porteurs d’une mutation dans SOD1 nous a amenés à recenser l’ensemble des mutations SOD1 chez les FALS françaises et à caractériser la pathogénicité d’une mutation intronique particulièrement fréquente. Ce travail a donc permis (i) de démontrer la pathogénicité de nouvelles mutations et d’élargir le spectre clinique de certains gènes ayant des conséquences thérapeutiques concrètes, (ii) de considérer les fibroblastes comme un modèle de la SLA avec identification de certains marqueurs biologiques de la pathologie, (iii) de mieux caractériser une large cohorte de ySALS français sur le plan génétique et (iv) d’identifier de nouveaux candidats potentiels de ces formes particulières qui pourront être étudiés dans le futur.