Thèse soutenue

Stabilité des réseaux trophiques et impacts des changements globaux

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Auteur / Autrice : Jérôme Eschenbrenner
Direction : Elisa ThébaultJacques Gignoux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie
Date : Soutenance le 27/01/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut d’écologie et des sciences de l’environnement de Paris. Equipe Ecologie et évolution des réseaux d'interactions
Jury : Président / Présidente : Nathalie Niquil
Examinateurs / Examinatrices : Arnaud Sentis
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Hulot, Louis-Félix Bersier

Résumé

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La stabilité des réseaux trophiques, et leur relation avec la diversité et la complexité des réseaux, est un sujet qui a reçu beaucoup d’attention de la part des études théoriques en écologie. Cependant, ces études ont été critiquées pour leur représentation de la stabilité, car elles utilisent des mesures de stabilité qui ne sont pas comparables avec celles des études expérimentales et d’observations. De plus, alors que la stabilité du fonctionnement des écosystèmes a été bien étudiée dans le contexte des communautés végétale, celle-ci reste encore trop peu abordée dans les réseaux trophiques. C’est dans ce contexte que s’inscrit cette thèse, où j’ai étudié la stabilité du fonctionnement des réseaux trophiques avec des mesures de stabilité applicables dans les études expérimentales et d'observations. Je me suis d’abord intéressé à la variabilité temporelle de la biomasse totale et à sa relation avec la diversité et la structure des réseaux trophiques. J'ai montré que dans mon modèle la diversité et la synchronie étaient moins importantes pour la stabilité de la communauté des animaux que ce qui avait été montré pour les plantes. J’ai ensuite étudié l’impact de perturbations de type réchauffement et eutrophisation sur le fonctionnement et la stabilité des écosystèmes. Ma deuxième étude a ainsi porté sur des perturbations de long terme (press). J’ai montré que, en incluant la dynamique des nutriments et une mise à jour récente des relations entre température et taux de consommation des espèces, la compétition et les plantes non-comestibles avaient un impact fort sur la réponse des écosystèmes aux perturbations, au point de faire disparaître le paradoxe de l’enrichissement et les interactions antagonistes entre réchauffement et eutrophisation trouvés dans d’autres études. Enfin, j’ai étudié la multidimensionnalité de la stabilité face à des perturbations de court terme (pulse) dans mon troisième chapitre. Dans mon modèle, bien que les deux types de perturbation avaient des effets sur la stabilité de même amplitude à court terme, le réchauffement avait des effets à long terme bien plus fort, longtemps après s’être arrêté. Globalement, mes résultats ont souligné que la complexité des réseaux trophiques affecte notre compréhension de la stabilité du fonctionnement des écosystèmes, et que la stabilité est un concept multidimensionnel qui ne peut pas être simplifié en une seule dimension.