Étude de la mobilité du radium-226 en milieu naturel anthropisé par approches expérimentales et modélisation géochimique
Auteur / Autrice : | Clémence Besançon |
Direction : | Michaël Descostes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géochimie |
Date : | Soutenance le 15/02/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Géosciences, ressources naturelles et environnement (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (Paris ; 1997-....) |
Jury : | Président / Présidente : Loïc Labrousse |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Jébrak, Laurent de Windt, Martine Gérard | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pascal Fichet, Enzo Curti |
Résumé
Le 226Ra, descendant radioactif de l’238U et isotope majoritaire naturellement présent sur Terre, suscite de nombreuses problématiques environnementales en raison de sa demi-vie de 1600 ans dans des industries variées : hydrothermalisme, désalinisation de l’eau de mer et production de zircon par exemple ; mais surtout dans les industries extractives : pétrole et gaz de schiste, charbon, phosphate et uranium. Le 226Ra est retenu au sein des résidus de traitement des mines d’U et sa mobilité est contrôlée par les mécanismes de sorption à la surface de minéraux (oxy-hydroxydes de fer, phyllosilicates, zéolithes), ou de la matière organique ou par la formation de solutions solides (minéraux sulfatés comme la barytine et minéraux carbonatés). La concentration moyenne dans les roches lithosphériques étant de 32 Bq/kg, soit 1 ppt, l’identification des mécanismes de rétention de ce radionucléide à l’échelle du matériau échantillonné sur le terrain est rendue difficile par son caractère ultra-trace. Les extractions séquentielles, technique classique pour le suivi des éléments traces, peuvent être sujettes à de nombreux artefacts exacerbés pour les éléments ultra-traces. Dans le cadre de ce travail, une modélisation géochimique d’expériences de lixiviations séquentielles a en effet montré que cette technique conduit à des interprétations biaisées en particulier dans le cas du 226Ra, soumis à de nombreux mécanismes de remobilisation aux différentes étapes de lixiviation. Afin de mieux comprendre les processus de rétention du 226Ra et la distribution de celui-ci dans les matériaux hétérogènes et finement divisés, dont font partie les résidus de traitement de l’extraction minière, une nouvelle approche a été développée couplant autoradiographie alpha, cartographies chimiques élémentaires et caractérisations minéralogiques obtenues entre autres par MEB/EDS sur lames minces pétrographiques. Une analyse globale directe de l’ensemble de l’activité de l’échantillon à l’échelle de la lame mince pétrographique est ainsi possible. Cette méthode a été qualifiée tout d’abord sur des échantillons de référence contenant un seul minéral synthétique ou naturel jouant un rôle important dans la rétention du 226Ra en milieu naturel, puis à un assemblage de trois des principaux minéraux responsables de la rétention, à savoir : barytine, minéraux argileux et oxy-hydroxydes de fer. Enfin, elle a été directement appliquée à des résidus de traitement. Un premier corpus est issu des sites français de stockage post-miniers de Bellezane, où les résidus de traitement sont stockés sous couverture solide, et de Bois Noirs Limouzat, qui utilise une couverture liquide. Sont également considérés des résidus du site en activité de traitement de minerai de McClean Lake, au Canada, qui utilise un processus de neutralisation des résidus par précipitation de barytine.