Thèse soutenue

« El bestiaire a mult a dire, / Bele essample e bone matire ». Formes et langages du discours zoographique en français médiéval

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Auteur / Autrice : Yoan Boudes
Direction : Joëlle Ducos
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue française
Date : Soutenance le 16/12/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Sens, texte, informatique, histoire (Paris ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-René Valette
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Koble, Marylène Possamaï-Pérez
Rapporteur / Rapporteuse : Jeanne-Marie Boivin, Baudouin Van Den Abeele

Résumé

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Bien connue par ses images et les récits édifiants qu’elle nous transmet, souvent convoquée comme exemple, la tradition médiévale du bestiaire – et en particulier française – est néanmoins plus rarement étudiée pour elle-même. Ce travail se propose d’observer les formes prises par ce discours didactique sur la faune dans les bestiaires moralisés et les sections animalières de plusieurs textes encyclopédiques écrits en français entre le XIIe et le XIVe siècle. Par l’étude des stratégies discursives, stylistiques et intellectuelles mises en place dans ce corpus, on se propose d’identifier les traits les plus saillants de cette écriture médiévale sur le vivant, souvent partagée entre une approche « scientifique » et une perspective « symbolique », en l’envisageant avant tout comme un discours de savoir et sur le savoir. Pour cela, ce travail envisage successivement trois opérations zoographiques essentielles. L’étude d’une translation, dans un premier temps, permet de voir que le texte français se construit avant tout dans l’écho d’autorités latines dont elle est l’héritière plus ou moins directe, en observant le rapport de proximité et d’éloignement qu’elle entretient avec elles. Le devisement, ensuite, s’envisage comme une mise en forme sérielle et répétitive qui tente de donner à voir la multiplicité de la matière zoologique tout en garantissant l’unité de son appréhension intellectuelle. Enfin, l’étude s’interroge sur l’importance d’un métadiscours qui met l’accent sur l’importance du dire dans l’expression et la construction du savoir : le langage y apparaît tout autant le moyen que le fondement de tout savoir.