Une armée nouvelle ? La gauche et l’armée française (1968-1985). Antimilitarisme, libertés publiques, défense nationale
Auteur / Autrice : | Maxime Launay |
Direction : | Olivier Dard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 09/12/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sorbonne-Identités, relations internationales et civilisations de l'Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Forcade |
Examinateurs / Examinatrices : Walter Bruyère-Ostells, Alain Chatriot | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Noëlline Castagnez, Olivier Wieviorka |
Mots clés
Résumé
Comment se fait-il que la relation entre la gauche et l’armée, longtemps antagoniste ou du moins contrariée, ait pu évoluer entre 1968 et 1985 au point de s’institutionnaliser et de contribuer au consensus sur la défense nationale ? Trois notions centrales, l’une relative au rejet du rôle dévolu à l’institution militaire (l’antimilitarisme), l’autre à la place prévue pour les droits et libertés garantis par l’État pour l’état militaire (les libertés publiques), la dernière dédiée aux principes d’une politique militaire au nom des intérêts de la France (la défense nationale), forment le fil conducteur retenu pour cette thèse. L’armée, sortie brisée de la guerre d’Algérie, prise ensuite dans les contestations des « années 1968 », traverse une nouvelle crise au milieu des années 1970. Pourtant, ni elle ni la gauche ne sont des blocs monolithiques : de multiples acteurs, au gré des rapports de force, contribuent à des aggiornamenti croisés. Tandis que la gauche de gouvernement se rallie à la dissuasion nucléaire, accède au pouvoir et s’accommode des institutions de la Ve République, les militaires repensent leur rôle dans la société, revoient leur rapport à la discipline, et acceptent avec loyalisme, malgré la défiance initiale, l’arrivée des socialistes au pouvoir. Si l’heure est à la continuité en 1981, cette rencontre conduit à une désidéologisation et à une dépolitisation durable des questions militaires et de défense dans le débat public. Fondée sur un corpus d’archives militaires et policières, des institutions gouvernementales et parlementaires, des organisations de la gauche, et d’entretiens oraux, cette recherche entend montrer que l’histoire de la gauche française est indissociable de celle de l’armée.