Thèse soutenue

La sexualité légitime comme privilège. Masculinités parisiennes à l’époque moderne (1600-1750)

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Auteur / Autrice : Marion Philip
Direction : François-Joseph RuggiuSylvie Steinberg
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 02/12/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris ; 1999-....)
Établissement de codirection : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Jury : Président / Présidente : Anne Bonzon
Examinateurs / Examinatrices : Marie Houllemare
Rapporteurs / Rapporteuses : Ulrike Krampl, Didier Lett

Résumé

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La Réforme catholique a marqué le XVIIe siècle par sa promotion du sacrement du mariage. L’État mène une politique parallèle d’encadrement de la sexualité et du mariage garantissant l’autorité paternelle sur le destin matrimonial de ses dépendants. À l’austérité de ce siècle s’oppose la « libération sexuelle » du XVIIIe siècle, dont profitent majoritairement les hommes. La sexualité s’échappe progressivement des contraintes morales qui faisaient du mariage le seul lieu légitime de la sexualité. Ces évolutions ont façonné le rapport des hommes à la sexualité entre 1600-1750. Cette enquête permet de préciser cette chronologie. Elle prend appui principalement sur les archives de l’officialité diocésaine de Paris, qui documentent la sexualité de Parisiens issus de catégories sociales diverses : de clercs et de laïcs, de célibataires et d’hommes mariés. Ce corpus a été confronté à un ensemble de textes médicaux, moraux et juridiques, d’œuvres pornographiques, de chansons, de proverbes et d’iconographie. Trois axes guident cette étude. Elle montre d’abord que le mariage est un modèle attractif au XVIIe siècle, notamment parce qu’il permet d’accéder à une sexualité légitime qui n’entame pas les chances de salut, mais dont l’accès est de plus en plus contrôlé par des figures patriarcales (père, maître et capitaine). Elle analyse ensuite la fragilité des masculinités maritales, dont la puissance domestique est indexée à l’exercice d’une conduite sexuelle exemplaire. Elle décrit enfin le rapport qu’entretiennent les hommes célibataires, laïcs et ecclésiastiques, à la sexualité illégitime, ce qu’elle dit de leur relation aux femmes, mais aussi aux autres hommes.