Thèse soutenue

Les tribus arabes chrétiennes en Haute-Mésopotamie et en Syrie du Nord (Ier/VIIe-IIe/VIIIe siècles). Entre Islam et Églises syriaques

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Auteur / Autrice : Simon Pierre
Direction : Mathieu Tillier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études médiévales
Date : Soutenance le 16/12/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Orient et Méditerranée (Ivry-sur-Seine, Val de Marne ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Christian Julien Robin
Examinateurs / Examinatrices : André Binggeli, Andrew Marsham
Rapporteurs / Rapporteuses : Muriel Debié, Éric Vallet

Résumé

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Au cours du VIIe siècle, l’espace syro-mésopotamien passe sous l’autorité du califat médinois puis omeyyade. Pendant cette période fondatrice pour l’Islam, la société des conquérants et de leurs héritiers s’organise et se structure en tribus, souvent immigrées depuis la péninsule arabique, autour de la lingua franca arabe. Or, au cours de cette même période, des Églises régionales et ethno-confessionnelles se centralisent et se structurent, notamment celle des Syriaques de christologie miaphysite qui prennent leur essor dans le nord des deux blocs de l’ancien Diocèse d’Orient romain, la Syrie, et de l’Irak ex-sassanide. Cette thèse se propose de déterminer les mécanismes institutionnels à l’œuvre au croisement de ces deux écosystèmes socio-culturels – arabo-musulman et syro-orthodoxe – qui aboutirent à produire la catégorie hybride mais partagée des tribus arabes chrétiennes. Il s’agit de confronter des sources pour la plupart compilées sous les Abbassides (après 132/750): celles des réseaux cléricaux et de leurs évêchés spécifiques, les ʿammē (nations/tribus) à l’ouest et les Ṭayyōyē (Arabes) à l’est, et la littérature historico-légale musulmane qui traite des privilèges de ces naṣārā al-ʿArab. Deux expressions ternaires désignent respectivement les Tanūkōyē (Tanūḫ) ʿAqūlōyēet Ṭūʿōyēdu ǧundde Qinnasrīn et les Taġlib, Iyād et al-Namir de la province de Mossoul. Elles renvoient cependant toutes à des populations d’origine irakienne. Elles se sont christianisées et intégrées à l’ordre califal et ecclésiastique au cours du processus général de migration vers le nord, le long des deux routes de la Haute-Mésopotamie (Ǧazīra), aboutissant à cette répartition bipolaire.