Si semblables mais si différents. Une explication des écarts de salaire entre personnes apparemment similaires
Auteur / Autrice : | Lucas Sage |
Direction : | Gianluca Manzo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences sociales et philosophie de la connaissance |
Date : | Soutenance le 24/06/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université en cotutelle avec Università degli studi di Trento (Trentin, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe d’Études des Méthodes de l’Analyse Sociologique de la Sorbonne (Paris ; 1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Peter Hedström |
Examinateurs / Examinatrices : Stefani Scherer | |
Rapporteur / Rapporteuse : Flaminio Squazzoni, Paola Tubaro |
Résumé
La sociologie des inégalités salariales s’intéresse principalement aux écarts de salaires entre les groupes sociaux. Pourtant, une part considérable des écarts de salaires se situe entre des individus qui ont les mêmes caractéristiques observables, c’est-à-dire au sein de ces groupes. De plus, on peut montrer que les groupes qui ont un salaire moyen plus élevé, ont aussi une plus grande variance de salaires au sein du groupe. Cette thèse fait l’hypothèse que les deux phénomènes sont liés et explore le rôle unificateur d’un mécanisme sous-jacent : le tri assortatif. Celui-ci consiste en une surreprésentation des individus qui obtiendrait un salaire plus élevé que les autres, quel que soit l’entreprise ou le métier qu’ils font, dans les entreprises et les métiers qui paient le plus. Après avoir décrit l’évolution des inégalités entre et au sein des groupes à mesure que l’expérience sur le marché du travail s’accroit dans une première partie, la thèse démontre empiriquement l’existence du tri assortatif dans une seconde. À partir de simulations contrefactuelles dites « basées sur les coefficients », nous analysons le rôle du tri assortatif sur les inégalités entre et au sein des groupes. Enfin, dans une troisième partie, la thèse construit un modèle générateur des inégalités salariales encodant une représentation explicite des micro-mécanismes engendrant le tri assortatif au niveau macrosociologique. Le modèle est ensuite simulé informatiquement ce qui permet de mettre en évidence une boucle récursive invisible à partir des simulations dites « basées sur les coefficients » : les entreprises qui paient plus que les autres sont en mesure de le faire précisément parce qu’elles parviennent à attirer les « meilleurs » travailleurs.