Thèse soutenue

De plus en plus de moins. L’art et ses logiques soustractives

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Auteur / Autrice : Jean-Baptiste Farkas
Direction : Leszek Brogowski
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts plastiques
Date : Soutenance le 21/10/2022
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pratiques et théories de l'art contemporain / PTAC
Jury : Président / Présidente : Nathalie Delbard
Examinateurs / Examinatrices : Pascale Borrel, Éric Watier
Rapporteur / Rapporteuse : Nathalie Delbard, Richard Leeman

Résumé

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La création de « rien » résume bien ce qui est entendu ici par logique soustractive. Si créer revient pour l’artiste à « tirer du néant », faire un trou pousse ou ramène vers le néant, et cela aussi peut être une création. Telle est la dialectique de la logique soustractive observée en art : l’artiste-soustracteur qui « fait des trous » crée en ramenant vers le néant. Sous l’intitulé L’Inventaire des soustractions, la thèse établit un corpus d’artistes qui tentent de contredire la croissance par leur production même. Ces œuvres constituent le versant « art » de considérations plus générales, émergeant depuis quelques décennies dans le contexte de l’état inquiétant de la planète : surproduction industrielle, gaspillage commercial, extractivisme à outrance, ou encore pollution de l’environnement. Elles permettent d’établir des connexions avec la sensibilité écologique qui interroge cet état du monde à travers les notions de décroissance, d’éco-anxiété ou de solastalgie (souffrance causée par les changements environnementaux), et elles conduisent à repenser pratique artistique et statut de l’œuvre d’art. Pour ce faire, trois concepts servent d’appui : « simplicité volontaire », « collapsologie » et « bilan carbone ». Créer par soustraction se manifeste sous la forme d’une division. D’abord, l’artiste ouvre un trou. Ensuite, c’est au moyen d’un argumentaire qu’il le maintient sous tension et nous voyons dans ce recours au langage une nécessaire supplémentation. Soustraire, c’est donc ajouter du sens : l’artiste-soustracteur qui œuvre ramène vers le néant, certes, mais ce qu’il escamote resurgit ailleurs et autrement, et notamment devient langage.