Friends, Fools and Foes : les « relations spéciales » entre le Royaume-Uni et les États-Unis à l'épreuve de la révolution islamique en Iran (années 1970-1980)
Auteur / Autrice : | Sylvain Gaillaud |
Direction : | Hélène Harter, Sébastien-Yves Laurent |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire contemporaine |
Date : | Soutenance le 13/12/2022 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Tempora / EA 7468 |
Jury : | Président / Présidente : Gildas Le Voguer |
Examinateurs / Examinatrices : Alexandre Rios-Bordes | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Clarisse Berthezène, Pauline Schnapper |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dans la deuxième moitié du xxe siècle, la résurrection de l'idée de « famille anglo-saxonne », instrumentalisée par les impérialistes victoriens, se traduit par la conception d'une « relation spéciale » qui unirait les intérêts de Londres et de Washington. Cette recherche propose de vérifier, à l'interface entre l'étude des relations transatlantiques, de la politique étrangère et de la prise de décision, dans quelle mesure la politique iranienne corrobore la spécialité du bilatéralisme américano-britannique à la fin de la guerre froide. Depuis le XIXe siècle, la Perse impériale était une étape stratégique ménagée sur la route des Indes par la Couronne britannique. Un siècle après le « Grand jeu », dans un contexte de guerre froide, elle devient l'un des piliers de la stratégie d'endiguement de l'Union soviétique élaborée par les États-Unis. Le rôle de Londres et de Washington dans le renforcement du pouvoir impérial en 1953 nourrit la méfiance de la société iranienne pour les ingérences étrangères. Celle-ci éclate lors la révolution islamique à la fin des années 1970, perçue à Londres et à Washington comme une débâcle. L'étude du dialogue entre les acteurs américains et britanniques de la politique iranienne, enracinée dans l'analyse de leur formation, de leur carrière et de leurs réseaux, permet de cerner les formes de convergences, connivences et concurrences dans les stratégies de politique étrangère américaines et britanniques. Dans l'ombre post-traumatique des syndromes de Suez et du Vietnam, la mise à l'épreuve des « relations spéciales » par la « perte de l'Iran » montre ainsi l'opportunisme réciproque de partenaires en crise de puissance devant le dérèglement du monde.