Revoir le symbolisme pictural : le cas de Gustave Moreau : thème du féminin, style, réception critique
Auteur / Autrice : | Hélène Heyraud |
Direction : | Pierre-Henry Frangne |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 07/01/2022 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire et Critique des Arts / HCA - EA 1279 |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Nicolas Illouz |
Examinateurs / Examinatrices : Maria Stavrinaki | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Nicolas Illouz, Laurence Brogniez |
Mots clés
Résumé
Le symbolisme est généralement considéré comme un mouvement littéraire, unifié par le thème du féminin. Or, la peinture occupe elle aussi une place importante dans la constitution du symbolisme et le thème du féminin ne saurait être l’entrée unique pour appréhender ce mouvement. Cette thèse se propose d’interroger les présupposés dominants sur ce mouvement : l’antériorité du symbolisme littéraire sur le symbolisme pictural, l’importance du thème du féminin dans la peinture, le manque voire l’absence des études stylistiques. Le corpus symboliste étant vaste, le peintre Gustave Moreau est érigé en archétype du symbolisme pictural et se pose comme le cas privilégié de cette étude. Les œuvres picturales replacées ici au centre des analyses thématiques, stylistiques et quantitatives, permettent de nuancer d’emblée cette supposée antériorité de la littérature, en montrant que les productions picturales précèdent historiquement d’une triple décennie les productions littéraires. À partir de ce corpus pictural singulier, le thème du féminin est ainsi réinterrogé : ce thème est-il si important dans la production de Gustave Moreau ? Les analyses quantitatives auxquelles est soumis le corpus permettent là encore de nuancer l’idée selon laquelle ce thème serait fondateur dans le symbolisme. Si le thème n’apparaît plus fondamental, la question du style s’impose alors. L’étude stylistique de l’œuvre de Gustave Moreau montre un peintre innovant et singulier, qui sera pourtant effacé – à l’instar des œuvres de manière générale – dans l’historiographie critique du mouvement. L’analyse de la réception critique et de l’historiographie du symbolisme montre ainsi comment les artistes, les œuvres et la stylistique ont été marginalisés au profit d’une pensée littéraire, poétique et philosophique du symbolisme.