L’éclipse de l’altérité : théorie de la reconnaissance et expériences morales dominantes. Analyse sociologique du rapport à l’altérité : l’exemple du débat sur l’identité nationale
Auteur / Autrice : | Yann Bergeault |
Direction : | Ali Aït Abdelmalek |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 08/03/2022 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire de recherche en innovations sociétales / LIRIS |
Jury : | Président / Présidente : Estelle Ferrarese |
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Sophie Lamine | |
Rapporteur / Rapporteuse : Fabien Granjon, Emmanuel Renault |
Résumé
Cette recherche se présente comme une mise en pratique des éléments caractéristiques de la théorie de la reconnaissance d’A. Honneth sur des « expériences morales dominantes ». En empruntant certains des outils proposés par l’approche sociocritique, il s’agit de réaliser une analyse d’article publiés dans des journaux de la presse écrite française. Ces articles sont alors compris comme autant de médiations dans lesquelles le monde social est venu se sédimenter et dans lesquelles peuvent se faire jour des brèches, des fractures, au sein de l’ordre social. Nous considérons alors que les récits médiatiques peuvent exprimer des expériences négatives, porteuses d’attentes normatives, qui renseignent sur les représentations sociales des acteurs de l’espace public dominant, et peuvent être justiciables d’une réflexion construite à partir des catégories de la reconnaissance. Pour interroger ces « morales dominantes » et les expériences négatives dont elles peuvent être porteuses, nous avons choisi de porter notre regard sur le débat sur l’identité nationale de 2009. Ce faisant, nous souhaitons discuter d’une part les paradoxes du rapport entre morales dominantes et « altérité », à travers les difficultés qu’elles rencontrent pour se situer aux côtés de ceux qui souffrent, du fait non seulement de la « froideur » avec laquelle elles abordent les expériences des dominés, mais également des formes de « compensation » qui accompagnent leurs représentations du monde social. Et d’autre part, de rendre compte des ambiguïtés des attentes normatives dominantes et des formes de mépris dont elles peuvent être porteuses.