Prendre la mesure du changement climatique : La (dé)politisation du climat au prisme de la quantification dans les politiques régionales en Bretagne, Nord-Pas-de-Calais et Pays de la Loire
Auteur / Autrice : | Anne-Cécile Renouard |
Direction : | Sylvie Ollitrault |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences politiques |
Date : | Soutenance le 16/12/2022 |
Etablissement(s) : | Rennes 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Droit et de Science Politique (Rennes ; 2022-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Arènes (Rennes) (2017-....) |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuel Henry |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Ollitrault, Emmanuel Henry, Daniel Mouchard, Sezin Topçu, Jean-Pierre Le Bourhis, Nathalie Berny | |
Rapporteur / Rapporteuse : Daniel Mouchard, Sezin Topçu |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
« Les chiffres du climat sont-ils compatibles avec sa politisation ? » : entre l’échelon international de cadrage scientifique du climat et le niveau local de mise en œuvre d’une action climatique, cette thèse s’intéresse à l’échelon régional en tant qu’espace intermédiaire d’articulation entre définition du problème climatique et élaboration des politiques publiques. En ancrant notre analyse dans la sociologie des problèmes publics, notre travail porte sur les possibilités d’énonciation politique de la question climatique, au-delà des approches techniques prédominantes. Dans l’espace politique régional, entre sociologie des mouvements sociaux et sociologie de l’action publique, nous étudions les conditions favorables à la politisation par les institutions (État et Région) et des associations régionales mobilisées sur les questions énergie-climat. Nous examinons leur participation croisée à la construction d’une stratégie régionale (SRCAE). Au prisme de la quantification des émissions de gaz à effet de serre, nous interprétons l’instrument du scénario en tant qu’objet sociotechnique porteur de visions politiques et de biais de représentations. Nous focalisons alors notre attention sur les ressources d’expertise, de maîtrise des systèmes de production énergétique et sur la construction préalable – ou non – d’une cause climatique en tant que facteurs de révélation ou d’effacement du politique. À partir d’une enquête qualitative (entretiens, observations, travail d’archives), dans des espaces militants et institutionnels régionaux (Bretagne, Nord-Pas-de-Calais, Pays de la Loire), notre travail met en avant plusieurs dimensions de la (dé)politisation par la technique : si l’instrument tend à dépolitiser l’énonciation du climat en termes de technicisation et d’efficacité, certains acteurs s’appuient sur leur expertise pour déconstruire le cadre, contribuant à une repolitisation en termes de montée en généralité et d’explicitation des causes du changement climatique. La politisation par quantification est une autre modalité par laquelle des acteurs associatifs proposent un chemin énergétique alternatif permettant de répondre aux objectifs climatiques internationaux.