Thèse soutenue

Anatomies de la romanité : de la mise en scène de l’altérité à la théâtralité dans les tragédies romaines de Shakespeare

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Auteur / Autrice : Diane Larquetoux
Direction : Christine Sukic
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes anglophones
Date : Soutenance le 21/11/2022
Etablissement(s) : Reims
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de l'homme et de la société (Reims, Marne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre interdisciplinaire de recherche sur les langues et la pensée (Reims, Marne)
Jury : Président / Présidente : Gisèle Venet
Examinateurs / Examinatrices : Christine Sukic, Line Cottegnies, Catherine Lisak, Gilles Bertheau
Rapporteurs / Rapporteuses : Line Cottegnies, Catherine Lisak

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse propose, en examinant l’altérité et sa mise en scène dans les tragédies romaines de Shakespeare, notamment par le biais du rapport au corps, de montrer comment celle-ci sert avant tout à la théâtralité, c’est-à-dire de prétexte à l’action théâtrale. Nous verrons comment la romanité dessinée par Shakespeare se construit par confrontation d’une part à une altérité venant de l’extérieur de Rome, et d’autre part à une altérité née en son sein. Si Shakespeare utilise le personnage du Maure Aaron pour explorer le thème de la barbarie qui se cache au cœur même de la romanité et qui éclate au grand jour lors du banquet mis en scène par Titus, il montre inversement comment Cléopâtre réussit, par une mise en scène des valeurs romaines allant jusqu’à son suicide, à s’approprier la romanité et à en déposséder Antoine, passant d’une barbarie mimétique dans Titus Andronicus à un échange de rôles dans Antony and Cleopatra. Mais la romanité shakespearienne se construit également autours des luttes de pouvoirs internes, et nous verrons comment celles-ci s’organisent autour de mises en scène qui sont des passages obligés. Qu’il s’agisse de déterminer autour du corps de César sur la place du marché la signification politique de son assassinat dans Julius Caesar et, partant, qui entre Brutus et Antoine obtiendra les faveurs du peuple, ou encore pour Caius Martius dans Coriolanus d’exhiber ses blessures et les mettre en scène pour le peuple afin de devenir consul, ce qu’il refusera passant de héros de Rome et futur consul à paria et ennemi, elles font et défont les destins des personnages. Shakespeare explore ainsi une romanité toute en représentations, méta théâtrale, qui illustre sa maxime « Le monde entier est un théâtre, / Et tous, hommes et femmes, n’y sont que des acteurs ».