Thèse soutenue

La fabrique du parcours migratoire sur la route des Balkans. Co-construction des récits et écritures (carto)graphiques.

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Auteur / Autrice : Lucie Bacon
Direction : Nelly RobinPierre Sintès
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 12/12/2022
Etablissement(s) : Poitiers
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la Société, Territoires, Sciences Économiques et de Gestion (Limoges)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Migrations internationales, espaces et sociétés (Poitiers)
faculte : Université de Poitiers. UFR de sciences humaines et arts
Jury : Président / Présidente : Sébastien Caquard
Examinateurs / Examinatrices : Nelly Robin, Pierre Sintès, Frédéric Piantoni, Cyril Roussel
Rapporteurs / Rapporteuses : Sébastien Caquard, Lakhdar Saïs

Résumé

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Cette thèse de géographie analyse le parcours migratoire sur la route des Balkans, à la lumière de la parole des migrants, par la médiation du récit migratoire. Dans un contexte d'externalisation du contrôle des flux migratoires vers l'Union européenne, je propose de placer l'expérience du déplacement au cœur de l'analyse, afin de répondre à la question suivante : comment les migrants parviennent-ils à parcourir la route des Balkans, un espace où les États, par l'intermédiaire d'outils de contrôle, tentent de les interrompre ? Ainsi cette recherche questionne le déterminisme politique sur lequel se fonde cette externalisation, qui repose sur l'idée sous-jacente que le contrôle façonnerait les choix des migrants, et par voie de conséquence, hypothèquerait l'accomplissement de leurs parcours. À l'inverse, je soutiens la thèse selon laquelle le parcours migratoire relève d'une fabrique : les migrants parviennent à construire la continuité de leur parcours, là où le politique tente d'introduire des ruptures. Ce questionnement est posé dans une période qui constitue un temps fort de l'histoire de la route des Balkans : de septembre 2015 à fin août 2016, au moment de ladite « crise migratoire », lorsque l'intensité des flux migratoires est sans précédent dans la région (près de 900 000 migrants enregistrés selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés) et lorsque les États des Balkans instaurent un dispositif politique inédit dans la région, le « corridor ». En accordant une place centrale à la parole des migrants, cette recherche contribue à la compréhension du parcours migratoire et à l'enrichissement de sa conceptualisation. Elle participe aussi aux réflexions éthiques développées autour de l'approche biographique. Enfin, elle place au centre de l'écriture scientifique une diversité de (carto)graphies. En cela, elle réaffirme la portée heuristique de ces outils qui constituent les points de départ et d'aboutissement du travail du géographe.