Comment agir ensemble pour la démocratie en contexte néolibéral ? : philosophie de l’action collective démocratique, à partir de Sartre et Deleuze-Guattari
Auteur / Autrice : | Xenophon Tenezakis |
Direction : | Guillaume Le Blanc |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 21/11/2022 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Lettres, Idées, Savoirs (Créteil) - Lettres, Idées, Savoirs |
Jury : | Président / Présidente : Franck Fischbach |
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Le Blanc, Juliette Simont, Arnaud Tomès | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Juliette Simont, Manola Antonioli |
Mots clés
Résumé
Les mouvements sociaux des années 2010 revendiquaient entre autres une démocratisation radicale de la société, c’est-à-dire l’émergence d’une société où chacun pourrait davantage participer avec les autres à la définition des normes qui régissent son existence. Il semble nécessaire que les mouvements qui revendiquent une telle démocratisation sociale s'organisent et s'institutionnalisent. Cependant, cette organisation et institutionnalisation risque de reproduire dans ces mouvements des obstacles à la démocratie. Ces obstacles consistent plus particulièrement aujourd’hui dans des pratiques et des conceptions néolibérales de la politique, qui valorisent avant tout le développement de projets individuels en concurrence avec les autres, l’expression individuelle, la labilité de l’engagement ainsi que des structures technocratiques de direction. C’est pourquoi il importe de développer une philosophie de l’action collective démocratique permettant de faire face à ces obstacles. Une telle philosophie peut s’appuyer sur le concept de réciprocité pluraliste, développé à partir de la philosophie de Jean-Paul Sartre (en particulier dans la Critique de la raison dialectique) et de celle de Deleuze-Guattari, dans leur série Capitalisme et Schizophrénie notamment (chap. I). À partir de ce concept, nous avons analysé la manière dont les transformations propres à la forme néolibérale du social ouvrent des possibilités de démocratisation (chap. II). Ensuite, nous avons produit une conception de l’insurrection démocratique comme contestation plurielle, mais aussi comme révolution, c’est-à-dire fondation d’une nouvelle totalité sociale (chap. III). Nous avons également montré que pour soutenir de telles révoltes une action organisée est nécessaire ; elle est démocratique à condition de mettre en oeuvre en même temps une forme concrète d’égalité (chap. IV). Une telle organisation démocratique a nécessairement en point de mire une certaine institution ; nous montré qu’une telle institution peut être radicalement démocratique si elle est à la fois polyarchique, égalitaire, délibérative et conflictuelle (chap. V).