''Co-construire'' un projet de renouvellement urbain : la portée des démarches participatives sur l'action publique locale
Auteur / Autrice : | Adèle Morland |
Direction : | Christine Lelévrier, Camille Gardesse |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aménagement de l'espace, Urbanisme |
Date : | Soutenance le 15/09/2022 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2010-2015) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Lab'Urba (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) - LAB'URBA / LAB'URBA |
Jury : | Président / Présidente : Agnès Deboulet |
Examinateurs / Examinatrices : Christine Lelévrier, Camille Gardesse, Magali Nonjon | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jodelle Zetlaoui, Laurent Devisme |
Résumé
À la croisée des recherches menées sur l’implication des habitants dans la politique de la ville et des recherches consacrées à l’analyse des processus d’élaboration des projets urbains, notre recherche interroge la portée des démarches participatives consacrées aux projets de renouvellement urbain. Dans un contexte de renforcement de l’injonction participative dans la politique de la ville et dans un contexte municipal volontaire en matière d’implication des habitants, cette thèse questionne plus précisément les conditions d’émergence d’une fabrique urbaine incluant les habitants. Dans ce travail, notre analyse s’appuie sur une posture en immersion auprès d’un acteur public local, maîtrise d’ouvrage des projets de renouvellement urbain de la commune de Miramas dans les Bouches-du-Rhône. À partir d’une démarche participative mise en place à l’initiative de cette municipalité, la thèse examine les transformations générées par cette expérience dans les rôles et les pratiques des acteurs impliqués.La définition des transformations urbaines avec les habitants entraîne des reconfigurations dans les relations et les rapports de pouvoir entre les élus, les acteurs techniques et les habitants. La démarche étudiée permet de mettre en évidence différents repositionnements dans les systèmes d’acteurs consacrés à l’élaboration de ces projets : la légitimation de la municipalité, le rôle croissant des prestataires privés comme les professionnels de la participation, l’émergence d’une figure d’habitants « co-concepteurs » de ces projets. Ces évolutions s’opèrent néanmoins à certaines conditions. Les habitants-participants deviennent « co-concepteurs » à partir de différents apprentissages et à condition de détenir, en amont de l’expérience participative, des prédispositions sociales. Mais de façon plus transversale, ces évolutions s’expliquent par le fait que les différents types d’acteurs ont un intérêt stratégique à s’impliquer dans ce type de démarches. Pour ces acteurs, l’expérience participative émerge comme une ressource positionnelle, sociale et professionnelle. Finalement, cette thèse contribue à renseigner les effets de la diffusion de l’injonction participative sur l’action publique urbaine.