Thèse soutenue

Voir, faire et vivre la ville pour le vélo : pratiques du vélo et politiques de mobilité dans deux métropoles européennes

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Auteur / Autrice : Manon Eskenazi
Direction : Marie-Hélène Massot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement de l'espace, Urbanisme
Date : Soutenance le 19/01/2022
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2010-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lab'Urba (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) - LAB'URBA / LAB'URBA
Jury : Président / Présidente : Arnaud Passalacqua
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Hélène Massot, Anne Hecker, Maxime Huré
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Reigner, Patrick Rérat

Mots clés

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Résumé

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Depuis une vingtaine d’années, le vélo a le vent en poupe dans les villes européennes. Ce mode de déplacement, qui a connu son heure de gloire dans la première moitié du vingtième siècle, a périclité après la seconde guerre mondiale avec le développement de l’automobile et l’étalement des villes et des distances de déplacement. Mais depuis les années quatre-vingt-dix, la montée en puissance du paradigme de la mobilité durable et du concept de proximité dans les politiques publiques a favorisé la mise à l’agenda politique du vélo, et contribué à une croissance de l’usage du vélo en ville.Cette thèse s’intéresse aux modalités du « retour du vélo » dans les villes européennes, et questionne la manière dont les politiques mises en œuvre pour le développement du vélo agissent sur les pratiques et inversement. En croisant des approches issues de la sociologie des pratiques et de la science politique, elle propose une grille de lecture de l’intégration du vélo dans le système de mobilité urbaine et dans l’espace urbain. Elle positionne l’analyse autour de trois éléments qui constituent la grille de lecture et d’interprétation des relations questionnées : les représentations, les artefacts et les compétences.Une approche comparative est adoptée pour mettre en lumière les effets de contexte dans la production des politiques et le développement des pratiques. La méthode utilisée s’appuie sur deux enquêtes de terrain réalisées dans les métropoles du Grand Lyon et de Hambourg, et a croisé des entretiens semi-directifs avec des acteurs des politiques du vélo et des cyclistes avec de l’observation. La thèse met en évidence l’importance de l’organisation du territoire dans la production des représentations du vélo, qui influencent le type d’instruments mobilisés dans la politique vélo et les formes que vont prendre localement les pratiques. Celles-ci s’organisent et sont réalisées sur deux plans qui interagissent constamment, celui du mode de vie et de la répartition des activités dans l’espace et la vie quotidienne, et celui de la rue, de son aménagement et du déplacement. Dans ces deux plans, les usagers s’approprient, détournent et font des mésusages de ce qui est produit par la puissance publique pour maintenir les pratiques du vélo et leur mode de vie. Pour ce faire, ils s’appuient également sur des éléments qui échappent au contrôle de la politique publique, et dont la présence explique la forme et la prégnance des pratiques du vélo localement.