Transition énergétique : maîtrise de la consommation et financement des énergies renouvelables
Auteur / Autrice : | Marie Gauthier |
Direction : | Carole Haritchabalet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 14/12/2022 |
Etablissement(s) : | Pau |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences sociales et humanités (Pau, Pyrénées Atlantiques) |
Mots clés
Résumé
Il est communément admis que les énergies intermittentes ont pour principal défaut de dépendre des conditions météorologiques. Leur production est donc considérée comme diffus et non-pilotable, dit autrement la production d’électricité d’origine intermittente est décentralisée et non contrôlable. Dès lors, dans un contexte d’augmentation de la part des énergies intermittentes dans le mix énergétique des pays, il est nécessaire de trouver des solutions efficaces pour faire coïncider la consommation à la production.Dans le premier chapitre de cette thèse, nous analysons l’entrée d’un nouvel acteur, appelé le « demand response aggregateur », dans le marché de la fourniture d’électricité. Nous montrons que l’entrée d’un tel agent, malgré le bénéfice qu’il apporte pour le réseau, est toujours sous-optimale en situation de concurrence imparfaite. Ainsi, l’intervention de l’Etat est nécessaire pour restaurer la part de marché optimal de cet agent. Nous montrons que l’utilisation d’une subvention, qu'elle soit basée sur les charges d’accès au réseau du nouveau fournisseur ou sur le TURPE, bénéficie aux consommateurs. Tandis qu’une pénalité est préférée par les producteurs du fait de son effet positif sur les prix.Outre la nécessité de faire coïncider production et consommation d’électricité, la raréfaction des ressources naturelles – notamment des métaux rares – pousse à considérer la sobriété énergétique comme incontournable. Dans le deuxième chapitre de cette thèse, nous étudions l’effet rebond de la consommation énergétique dans le contexte français. Plutôt que d’utiliser l’élasticité-prix de la consommation pour quantifier l’effet rebond, nous utilisons l’élasticité de la demande énergétique par rapport à l’efficacité énergétique calculée à partir des diagnostics de performance énergétique. Nous trouvons qu’en France, l’effet rebond est significativement positif est varie entre 40% et 60% selon le besoin énergétique considéré. Cet effet dépend aussi du niveau de consommation. Tandis que l’effet rebond diminue à mesure que la consommation d’un foyer augmente lorsque nous considérons la consommation d’énergie vitale (i.e., chauffage et eau chaude sanitaire), il suit une courbe en U lorsque nous considérons les consommations énergétiques totales (essentielles et non essentielles).Enfin, malgré les efforts que les consommateurs résidentiels peuvent fournir pour permettre l’intégration d’une part importante des énergies intermittentes dans le mix énergétique des pays, la transition énergétique ne pourra se faire sans le support des marchés financiers. Les deux derniers chapitres de cette thèse s’intéressent donc à la dynamique des marchés financiers à la lumière des récents évènements, notamment de la crise de la COVID-19. Ces deux chapitres utilisent des méthodes économétriques innovantes à la frontières des sciences cognitives. Dans ces deux chapitres, nous trouvons que la relation entre les énergies renouvelables (i.e., indices solaire, éolien, géothermie et bioénergie) et le pétrole évolue avec le temps et est très sensible aux évènements (i.e., Printemps arabe, accords de Paris, pandémie de la COVID-19). Quand nous contrôlons des sentiments des investisseurs, nous trouvons que cette relation s’atténue et s’oriente plutôt vers du long-terme. Enfin, nous trouvons que à la suite de la crise de la COVID-19, les indices renouvelables apparaissent comme plus résiliant que le pétrole. Alors qu’ils étaient plus inefficaces que le pétrole avant cette crise, il semble que la pandémie a entrainé un changement de comportement des investisseurs en faveurs des énergies vertes.