Thèse soutenue

Harga as Politics Parcours migratoires, rencontres et mobilisations des ‘Tunisiens de Lampedusa

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Auteur / Autrice : Caterina Giusa
Direction : Antoine Pécoud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 14/12/2022
Etablissement(s) : Paris 13
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de droit public, sciences politiques et sociales de Paris 13 (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Jean-René Garcia
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Geisser, Hélà Yousfi
Rapporteurs / Rapporteuses : Anaïk Pian, Hassan Boubakri

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse explore l'événement qu'ont constitué les départs de dizaines de milliers de harraga tunisiens au moment de la chute de Ben Ali en 2011 dans sa dimension de rupture. Elle se base sur une enquête qualitative conduite entre la Tunisie, la France et l'Italie, qui s'est étendue de 2012 à 2019. Les parcours migratoires des harraga de 2011 en Italie et en France sont caractérisés par une visibilité sans précédent, qui a permis des rencontres inédites, elles-mêmes génératrices de nouvelles formes d'engagement et de mobilisation. L'espace des campements informels, où se rassemblent les 'Tunisiens de Lampedusa' à Paris et Marseille, sont appréhendés dans la thèse comme des espaces de politisation, d'engagement et de mobilisation. En premier lieu, la politisation du phénomène de la harga de 2011 a rendu possible, pour des émigrés Tunisiens résidants en France, de considérer leur engagement pour l'accueil des harraga comme un engagement à distance pour la révolution tunisienne. En outre, en réponse à la menace de l'arrestation et de l'expulsion, une partie des harraga de 2011 se sont mobilisés en s'appropriant le registre révolutionnaire pour revendiquer leur droit à vivre en France. De plus, les 'départs révolutionnaires' ont contribué à ouvrir un espace de contestation des politiques migratoires restrictives en Tunisie. Malgré les dynamiques de dépolitisation de la question de la harga à l’œuvre dans la Tunisie post Ben Ali, cette contestation continue de se déployer tant au niveau local qu'au niveau transnational.