(Re)experimenting citizen participation in primary care : an action-research on participatory dynamics in health centres located in working class neighbourhoods
Ré-expérimenter la participation citoyenne dans les soins de première ligne : une recherche-action sur les dynamiques participatives au sein de maisons de santé en quartier populaire
Résumé
Citizen participation has become a new paradigm of social action. Despite the institutionalisation of the user's role in the successive reforms of the health system, few texts support this citizen participation in the field of care. Nevertheless, citizen participation seems to appear within new organisations of primary care. In recent years, with the emergence of multi-professional health centres, a revival of so-called "participatory proximity" practices has been observed, particularly in working-class areas. Giving a more active role to citizens and patients in health care structures constituted by liberal health professions isn't currently intuitive in our society.The purpose of this thesis is to understand the issues surrounding the new development of these practices. Describing these practices, the way they are organised; understanding who is involved, for what reasons; grasping the mechanisms, hurdles and tensions that run through them, as well as their effects: these are all current grey areas that this study aims to shed light on.To this end, during five years of immersion in the framework of an action-research project, a researcher compiled material from interviews and observations in the course of current practices and during debates organised between these teams. Her analysis is based on a theoretical framework of interactionist sociology and uses the concept of epistemic injustices to reveal certain effects these practices have on the production and circulation of knowledge about health.The overall results reveal a variety of participatory practices, from consultation with residents on the healthcare needs of a district, to the participation of patients in the governance of health centres. Professionals, depending on their trajectories, engage in these participatory practices according to three main motivations: reducing social inequalities, reforming the organisation of primary care and seeking to improve their practices. The effectiveness of participation of patients and community varies, depending on whether they are called upon to participate, to serve as third-party facilitators or are self-positioned in the governing bodies. In all cases, these dynamics prove to be fragile and subject to a significant number of challenges. The favourable effects observed on professional practices and on the health of both individuals and communities are sensitive to context changes and easily weakened by power struggles.
La participation citoyenne est devenue un nouveau paradigme de l'action sociale. Malgré une institutionnalisation de la place des usagers dans les réformes successives du système de santé, peu de textes viennent soutenir cette participation citoyenne dans le champ du soin. Elle semble néanmoins apparaitre au sein de nouvelles organisations des soins de première ligne. Depuis quelques années, avec l'émergence des maisons de santé pluri-professionnelles, s'observe un renouveau de pratiques dites « participatives de proximité », notamment en quartier populaire. Vouloir spontanément donner une place plus active aux habitants et aux patients, dans des structures de soins constituées de professions de santé libérales est inattendu. L'objet de cette thèse est de comprendre les enjeux autour du nouvel essor de ces pratiques. Décrire ces pratiques, la façon dont elles s'organisent ; comprendre qui est impliqué, pour quelles raisons ; saisir les opportunités, les difficultés et les tensions qui les traversent ; ainsi que leurs effets, sont autant de zones d'ombres actuelles que cette thèse vise à éclairer. Pour cela, durant cinq années d'immersion dans le cadre d'une recherche-action, une actrice-chercheuse a compilé le matériau provenant d'entretiens et d'observations, au fil des pratiques courantes et au cours de débats organisés entre ces équipes. Son analyse s'appuie sur un cadre théorique de sociologie interactionniste et convoque le concept d'injustices épistémiques pour éclairer certains effets de ces pratiques, sur la production et la circulation de savoirs sur la santé. L'essentiel des résultats révèle des pratiques participatives variées, depuis la consultation des habitants sur les besoins de santé du territoire jusqu'à une participation des usagers à la gouvernance des maisons de santé. Les professionnels, selon leurs trajectoires, s'engagent dans ces pratiques participatives selon trois motivations principales : réduire les inégalités sociales, réformer l'organisation des soins de première ligne et rechercher une amélioration de leurs pratiques. La participation des patients et des habitants est plus ou moins effective, selon qu'ils sont appelés à participer, à servir de tiers facilitateurs ou sont auto-positionnés dans les espaces de gouvernance. Dans tous les cas, ces dynamiques sont traversées par un nombre important de tensions. Les effets favorables constatés sur les pratiques professionnelles et sur la santé des individus et des communautés sont sensibles aux changements de contexte et facilement fragilisés par les luttes de pouvoir.
Origine : Version validée par le jury (STAR)