Thèse soutenue

L’expérience de création cinématographique : un espace potentiel de relations et d’échanges entre soi-même, le monde et les langues : réalisation d’exercices de film en français dans une université chinoise

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Stéphane Ginet
Direction : Joëlle Aden
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 12/11/2022
Etablissement(s) : Paris 12
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des mondes anglophone, germanique et roman (Créteil) - Institut des Mondes Anglophone- Germanique et Roman - EA 3958 / IMAGER
Jury : Président / Présidente : Jérôme Lèbre
Examinateurs / Examinatrices : Joëlle Aden, Françoise Hatchuel, Lihua Zheng, Jean-Pierre Olivier de Sardan, Nathalie Auger, Eve-Marie Rollinat-Levasseur
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Hatchuel

Résumé

FR  |  
EN

Notre thèse s’appuie d’abord intuitivement sur notre expérience professionnelle du cinéma et du théâtre, et sur une expérimentation menée en 2019 / 20 en Chine, avec des étudiants en troisième année de licence de français : un cours d’écriture et de réalisation de films. Notre étude théorique, fondée sur cette expérimentation, révèle le rôle moteur de l’expérience de création cinématographique dans la mise en jeu de processus psychologiques, culturels et langagiers, qui ouvrent sur des échanges dynamiques et des transformations entre les étudiants et le monde qui les entoure. L’investissement subjectif et créatif des étudiants détermine en effet le développement d’une compétence fictionnelle en français, à travers différents récits : récit de soi-même dans une autobiographie, récit du monde dans un plan documentaire, récit de soi et des autres dans un essai de fiction imaginaire. La réflexivité induite réactualise ainsi les relations et les échanges possibles à un nouvel environnement : le monde perçu de manière cinématographique, qui inclut la langue-culture française en développement. Ce nouvel espace possible de mises en perspectives, fictionnelles et symboliques, ouvre au développement des compétences langagières en incidence : compétences écrites et orales, narratives, argumentatives et communicatives. Le travail de création permet ainsi, de manière holistique, le dépassement des blocages et des freins à l’apprentissage que nous avions préalablement identifiés et qui motivaient notre recherche-action : blocages à l’oral, incompréhensions interculturelles, démotivation par rapport aux difficultés rencontrées, ou simplement usure, dans l’apprentissage répétitif de la connaissance de la langue. Notre étude ouvre donc finalement sur un champ interdisciplinaire – liant anthropologie, psychologie, esthétique, sciences du langage et didactique – et sur une possibilité de réflexion et de modélisation en didactique des langues, pouvant se relier épistémologiquement aussi bien au « pragmatisme » de Dewey qu’à la théorie énactive de la connaissance de Varela, qui tous deux placent l’expérience au centre de l’éducation ou de l’acte de connaissance, dans une perspective écologique de co-émergence, d’interactions et de transformations réciproques, des sujets et de leur environnement.