Rapports sociaux de classe, d’âge, de race et de genre au sein de l’homosexualité masculine : le cas des usages sociaux des applications de rencontres géolocalisées à Paris
Auteur / Autrice : | Anthony Fouet |
Direction : | Philippe Combessie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 13/12/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...) |
Jury : | Président / Présidente : Jérôme Courduries |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Combessie, Jérôme Courduries, Christine Barats, Catherine Deschamps, Yaëlle Amsellem-Mainguy, Marie Bergström | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Barats, Catherine Deschamps |
Mots clés
Résumé
Depuis 2009, les applications de rencontres géolocalisées se sont inscrites dans les modes de vie de l’homosexualité masculine parisienne. Cette thèse s’attache à déconstruire plusieurs sens communs relatifs aux usages de ces applications. Premièrement, elles permettraient de rencontrer n’importe quel utilisateur, n’importe où et à n’importe quel moment. Deuxièmement, la sexualité entre hommes serait égalitaire, libérée et sans contrainte du fait de l’absence d’asymétrie de genre. A rebours de ces représentations, la thèse permet de comprendre comment les rapports sociaux à l’œuvre dans l’homosexualité masculine parisienne s’expriment dans le cadre des applications de rencontres géolocalisées. Dans le cadre de l’enquête, soixante-dix entretiens ont été menés avec des hommes vivant à Paris ou dans sa proche banlieue. La thèse démontre une appropriation variée des applications, dont les utilisateurs se détachent pour partie des contraintes matérielles des espaces numériques. Ainsi, plusieurs scénarios de rencontre ont été identifié et étudié pour comprendre les conditions d’exercice de la sexualité de l’homosexualité masculine parisienne. Les récits de pratiques confirment que la géolocalisation met au premier plan l’impératif temporel d’immédiateté dans les rencontres entre hommes, consolidant les frontières sociales entre les groupes sociaux. La thèse décrit et analyse les séquences des rencontres directes à domicile. Elle démontre que l’accueil du partenaire sexuel dans un espace domestique révèle des situations d’asymétrie qui ont des effets sur la négociation de la sexualité. Enfin, l’analyse des processus de catégorisation des partenaires potentiels démontre que l’homosexualité masculine se situe davantage en complicité de la masculinité hégémonique.