Auteur / Autrice : | Julien Brugeron |
Direction : | Hélène Aji |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes anglophones |
Date : | Soutenance le 03/12/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherches Anglophones (2008-.... ; Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Brigitte Félix |
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Aji, Brigitte Félix, Nathalie Cochoy, Karim Daanoune, Catherine Mary McLoughlin, Anne-Marie Paquet-Deyris | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Brigitte Félix, Nathalie Cochoy |
Mots clés
Résumé
Les relations entre guerre et littérature sont la source de profonds questionnements et dilemmes dont l’écriture du conflit aux États-Unis se fait l’écho de la fin du XIXe au début du XXIe siècle. À la lumière de fonds d’archives liés à certains auteurs de la Première Guerre mondiale et de la guerre du Viêt Nam, cette étude – de la publication de The Red Badge of Courage (1895) de Stephen Crane à celle de War Porn (2016) de Roy Scranton – met au jour les tensions qui animent les relations entre les individus et les systèmes, que ceux-là soient militaires, politiques, économiques, idéologiques ou esthétiques. Le concept de dissension articule les textes de façon manifeste : celle du soldat dans un système militaire oppressif ; celle du personnage dans un système esthétique ; celle d’un réel en crise, profondément bouleversé par les affres de la guerre, qui refuse jusqu’à sa mise en discours ; celle, enfin, d’une écriture qui oscille entre fiction et non-fiction pour appréhender ce qu’elle ne peut se résoudre à assigner au domaine de l’indicible. Si l’expression du conflit résiste à la fois à l’injonction du nom et de l’ordre, l’écriture tente tout de même d’aller au-delà des conclusions aporétiques et d’exprimer les injonctions stratégiques imposées aux individus par le militaire, ainsi que le réseau de résistances narratives et esthétiques qui y répondent. En admettant la part de perte qui les caractérise, les textes de guerre offrent ainsi une alternative à la version monolithique des faits historiques. Loin d’offrir un quelconque salut, c’est dans une « apprésentation » du réel (Collot, 1989), que l’écriture reconfigure et remodèle l’histoire selon une perspective qui donne une voix aux défunts, fictifs ou réels, afin de construire un nouveau régime du juste.