Transmission des manuscrits des dongba : système d'écriture, rituels religieux et changements historiques chez les Naxi du Yunnan en Chine
Auteur / Autrice : | Zihan Li |
Direction : | Brigitte Baptandier Berthier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie |
Date : | Soutenance le 24/11/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Nanterre ; 1967-...) |
Jury : | Président / Présidente : Adeline Herrou |
Examinateurs / Examinatrices : Brigitte Baptandier Berthier, Adeline Herrou, Pierre Déléage, Zhe Ji, Stéphane Gros | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Déléage, Zhe Ji |
Mots clés
Résumé
Cette thèse traite de la société et de la religion des Naxi vivant au nord-ouest du Yunnan, reconnus comme la « nationalité naxi » par l’État chinois depuis les années 1950. Leurs spécialistes religieux, les dongba, sont connus pour posséder une écriture rituelle pictographique qu’eux seuls maîtrisent. Avant les années 1950, ils transmettaient leurs connaissances de père en fils. Pendant la période maoïste, leurs livres furent confisqués, et la transmission lignagère interrompue. Depuis les années 1980 de nouvelles formes de transmission ont vu le jour. Mes recherches portent sur deux terrains ethnographiques. L’un est Baidi, le lieu saint des dongba, dans la préfecture autonome tibétaine de Diqing, site d’une école de formation des dongba fondée en 1998 par un cadre du PCC à la retraite. Là, l’enseignement est dispensé par un laïc qui a pu étudier secrètement les livres confisqués grâce à son « identité de classe » jugée favorablement par l’État. Après la signature de la « Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel » de l’UNESCO en 2003, la Chine a certifié cette école, suscitant de nouveaux enjeux politiques et économiques pour les Naxi de Baidi. L’autre terrain est à Lijiang, le centre politique et économique des Naxi. L’État y dirige une transmission religieuse fondée sur la traduction officielle du corpus rituel confisqué à l’ère maoïste. Cette transmission est destinée à attirer les touristes qui constituent une manne économique pour la région, tout en expurgeant la « religion naxi » pour en faire la « culture dongba ». Ainsi, j’étudie les mécanismes de ce « renouveau religieux » officiel, la vulgarisation de l’écriture rituelle secrète des Naxi et les nouvelles relations inter-ethniques suscitées par l’État chinois.