Thèse soutenue

Voir et pouvoir : apports et limites du concept de surveillance pour la théorie sociale

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Auteur / Autrice : Marc-Antoine Pencolé
Direction : Stéphane Haber
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 23/11/2022
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...)
Jury : Président / Présidente : Judith Revel
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Haber, Judith Revel, Antonio A. Casilli, Frédéric Gros, Robin Celikates, Antoinette Rouvroy
Rapporteurs / Rapporteuses : Antonio A. Casilli, Frédéric Gros

Mots clés

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Résumé

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Le thème de la « société de surveillance » a émergé dans l’espace public et académique dans le dernier tiers du XXème siècle, en réaction au déploiement de vastes dispositifs de surveillance, policiers, administratifs ou commerciaux. La somme considérable de résultats empiriques produite par le champ des études de la surveillance révèle l’ampleur des ces pratiques, mais leur sens pose problème : ces travaux doivent-ils nous amener à repenser à nouveaux frais la catégorie de pouvoir en général ? Ou bien la notion de société de surveillance désigne-t-elle une transformation historique de la structure des sociétés contemporaines ? Nous proposons de faire dialoguer sciences sociales et théorie de la société pour discuter les différents paradigmes à travers lesquels sont étudiés les phénomènes de surveillance, éclairer leurs présupposés descriptifs et normatifs et les perspectives critiques ouvertes par chacun.Il apparaît que l’analyse en termes de droit à la vie privée charrie une conceptualité libérale intéressante sur le plan pratique mais trop limitée pour appréhender la dimension structurelle de la surveillance contemporaine et ses spécificités technologiques. Cependant, la surveillance n’a pas toujours été pensée sous l’angle de la vie privée, et en suivant le fil des conceptions non libérales du pouvoir, nous pouvons faire apparaître quatre autres paradigmes théoriques : celui de la surveillance censoriale, à l’aube de la modernité européenne, celui des techniques panoptique, celui de la surveillance populationnelle, dont la surveillance numérique actuelle est l’achèvement, et enfin celui du capitalisme de surveillance, qui doit être compris comme un mode technique d’intégration des contradiction du capitalisme contemporain.