Thèse soutenue

Ethno-cinématographie comparée d’un collectif de paysans auto-constructeurs

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Auteur / Autrice : Jérémie Grojnowski
Direction : Hervé Joubert-Laurencin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts du spectacle : Cinéma
Date : Soutenance le 21/11/2022
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire des arts et des représentations (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Grimaud
Examinateurs / Examinatrices : Hervé Joubert-Laurencin, Emmanuel Grimaud, Marie-Christine Bureau, Marielle Macé, Damien Mottier, Christian Papinot
Rapporteurs / Rapporteuses : Antoine de Baecque, Cécile Sorin

Résumé

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Cette recherche en anthropologie visuelle s’intéresse à des collectifs investis dans le développement d’alternatives technologiques dites « libres » ou open source. À travers une approche comparative, elle souligne des analogies et des points de divergence, dans ce champ de l’« innovation ouverte », entre différentes pratiques techniques (hacking, low-tech, auto-construction) à la fois collaboratives et libératrices de « communs » (Ostrom, 1990) technologiques. De telles façons d’innover mettent à distance, à des degrés variables, les valeurs et les modes opératoires de l’innovation industrielle. Elles s’inscrivent dès lors dans l’esprit de la « désobéissance technologique » (Oroza, 2009) et de la « résistance sociotechnique » (Thomas et al., 2017). Cette étude se propose d’explorer les formes de vie sociales et individuelles qui accompagnent ces alliances productrices d’alternatives technologiques. Elle s’appuie sur une enquête de terrain ethno-filmique conduite en France au sein de hackerspaces, de collectifs de makers élaborant des « basses technologies » (low-tech), et surtout d’un réseau de « paysans auto-constructeurs » de matériel agricole. L’ethnographie filmée de ces trois groupes (hackers, makers, paysans auto-constructeurs) a donné lieu à plusieurs films de recherche sur la base desquels cette thèse déploie son analyse. Sont ainsi identifiées, dans les milieux enquêtés, des formes de vie appelées « modalités de la résistance sociotechnique », lesquelles se rejoignent dans une forme de vie plus englobante, une « cosmotechnique » (Hui, 2016) qui sera caractérisée, au terme de l’analyse, par son approche investigatrice, c’est-à-dire par un rapport pragmatique et exploratoire à la technique.