Violences et écarts aux normes de genre : enquête sur les trajectoires de femmes victimes de violences sexuelles
Auteur / Autrice : | Tania Lejbowicz |
Direction : | Carole Brugeilles, Mathieu Trachman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Démographie - Sociologie |
Date : | Soutenance le 18/11/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 10 en cotutelle avec Institut national d'études démographiques (1945-... ; Paris) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre national de la recherche scientifique (France). Groupement de recherche (7217) |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie Bajos |
Examinateurs / Examinatrices : Carole Brugeilles, Mathieu Trachman, Nathalie Bajos, Martin Blais, Florence Maillochon, Agnès Martial | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Martin Blais, Florence Maillochon |
Mots clés
Résumé
Les recherches sur les violences sexuelles montrent que les femmes homo- et bisexuelles en déclarent plus que les autres et que ces agressions sont plus souvent rapportées par des femmes aux pratiques sexuelles et conjugales minoritaires. Comment comprendre les liens entre trajectoires minoritaires et violences sexuelles ? Pour y répondre, la thèse place le concept d’hétéronormativité au cœur de la réflexion et mobilise les données de l’enquête Violences et rapports de genre (Virage, Ined, 2015-2016) et des entretiens réalisés auprès de femmes victimes de violences sexuelles. Un double mouvement apparaît. Certains aspects des parcours sexuels et conjugaux minoritaires surexposent les femmes à ces faits : les préférences pour le même sexe, un nombre élevé de partenaires, une entrée précoce dans la sexualité. Si ces écarts suscitent des rappels à l’ordre qui se lisent dans les violences sexuelles, ils produisent aussi une mise à distance de ces normes : ces agressions façonnent les parcours sexuels et conjugaux et amènent certaines femmes à s’éloigner des normes de genre. Ces liens n’ont rien d’évident et présentent des caractéristiques spécifiques. En particulier, les distances à l’hétéronormativité prennent des formes différentes selon la sphère d’exercice des violences, l’âge auquel elles sont subies et les significations que les femmes leur accordent.Si l’approche en termes d’écarts est éclairante, c’est bien l’ordinaire de la sexualité qui favorise l’exercice de ces agressions tout en contribuant à leur occultation. Ce constat invite à s’intéresser aux rapports des femmes aux violences sexuelles. Identifier, énoncer et dénoncer ces actes supposent certaines conditions et ressources, ce qui explique une part des écarts de déclarations de violences sexuelles.