Thèse soutenue

Critique de la société et pratiques linguistiques : pour une philosophie sociale du langage

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Auteur / Autrice : Juliette Farjat
Direction : Stéphane Haber
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 14/11/2022
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Renault
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Haber, Emmanuel Renault, Cécile Canut, Guillaume Sibertin-Blanc, Daniel Hartley, Sandra Laugier
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Canut, Guillaume Sibertin-Blanc

Mots clés

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Résumé

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Lorsqu’on se demande en quoi consiste concrètement la vie sociale, l’une des réponses les plus intuitives est que dans une société, tout passe par le langage : l’ensemble des activités auxquelles nous nous livrons (parler, travailler, étudier, faire de la politique, etc.) se réalisent, se vivent et s’expriment dans le langage. Pourtant, la philosophie sociale ne s’est que très peu intéressée aux phénomènes linguistiques, et c’est pour combler ce manque que nous avons mené ce travail. Pour ce faire, nous avons choisi de nous tourner vers la tradition intellectuelle et politique qui se revendique de Marx. Ce choix peut surprendre tant l'insistance sur la centralité du langage a été l'occasion d'un rejet de cette tradition. Pourtant, l'une des originalités du marxisme est bien de considérer la société du point de vue de l'activité des individus qui la constitue et le langage est à la fois cette pratique spécifique dans laquelle nous sommes quotidiennement engagés et une activité transversale aux autres pratiques sociales. C’est pourquoi nous nous proposons d’élaborer une philosophie sociale des pratiques linguistiques en partant des textes, épars et peu commentés, que Marx consacre au langage et en prolongeant les intuitions qui s’y dessinent par la construction d’un dialogue avec les sciences humaines, de l’anthropologie aux sciences du langage, en passant par l’histoire et les études littéraires. La thèse que nous défendons se déploie sur trois plans. Nous montrons d’abord qu’il est impossible de véritablement comprendre la nature et le fonctionnement des sociétés tant qu’on n’en analyse pas les pratiques langagières. Nous soutenons ensuite et par conséquent que toute critique de la société doit passer par une critique de son langage. Et nous soulignons enfin que les processus d’émancipation doivent s’accompagner d’une libération de notre rapport au langage. Car l’idée d’une vie meilleure est inséparable de celle d’une vie langagière plus épanouie.