Négationnisme : phénoménologie et réglementation juridique
Auteur / Autrice : | Valeria Fiorillo |
Direction : | Stéphanie Hennette-Vauchez, Alessandro Tesauro |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance le 26/09/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 10 en cotutelle avec Università degli studi (Palerme, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de théorie et d'analyse du droit (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Camille Broyelle |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphanie Hennette-Vauchez, Alessandro Tesauro, Camille Broyelle, Corrado Caruso | |
Rapporteur / Rapporteuse : Camille Broyelle, Corrado Caruso |
Mots clés
Résumé
L'étude vise à évaluer la pertinence de l'intervention du droit dans la régulation du phénomène complexe du négationnisme de la Shoah. L'ouvrage s'ouvre sur une reconstitution logico-chronologique du phénomène du négationnisme, qui met en évidence le parcours évolutif de la fin de la Seconde Guerre mondiale à nos jours. À cette fin, il a été jugé nécessaire de distinguer le négationnisme de deux phénomènes ''voisins'' : le discours de haine, qui fait déjà l'objet de sanctions pénales dans le système juridique italien et dans la plupart des États européens, et le révisionnisme historique, qui doit au contraire être considéré comme légal (et protégé par la Constitution), dans la mesure où il se caractérise par une recherche historique menée selon une méthode scientifique. Une partie importante de l'ouvrage est ensuite consacrée à l'identification des justifications et des limites à la liberté de manifestation de la pensée qui constituent la toile de fond du discours sur la nécessité de sanctionner ou non les propos négationnistes. Ce discours est ensuite reconstruit à la lumière de l'expérience comparative européenne et de la CEDH en la matière, que l'on tente de systématiser. Dans les derniers chapitres, l'autrice s'attache à présenter des observations critiques sur les aspects problématiques de la criminalisation du discours négationniste, tant en ce qui concerne le(s) bien(s) juridique(s) protégé(s) que la relation problématique entre vérité historique et vérité juridique. En conclusion, Cette étude a révélé que la prohibition du négationnisme ne peut être légitimé que dans les cas où il atteint le seuil de l'incitation à la violence. Dans tous les autres cas, le négationnisme devrait relever de la protection de la liberté d'expression.