Thèse soutenue

La justice restaurative en France : sociologie politique d'un "supplément d'âme" à la justice pénale

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Auteur / Autrice : Delphine Griveaud
Direction : Sandrine LefrancValérie-Barbara RosouxÉric Phélippeau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 30/08/2022
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Université catholique de Louvain (1970-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences sociales du politique (Nanterre ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Marie-Sophie Devresse
Examinateurs / Examinatrices : Sandrine Lefranc, Valérie-Barbara Rosoux, Éric Phélippeau, Marie-Sophie Devresse, Mylène Jaccoud, Antoine Vauchez, Émilie Curinier-Biland, Stephan Parmentier
Rapporteurs / Rapporteuses : Mylène Jaccoud, Antoine Vauchez

Résumé

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La thèse porte sur la justice restaurative en France, objet par lequel elle réalise une sociologie politique d’un « supplément d’âme » à la justice pénale. Elle est principalement ancrée dans la sociologie des professions, de l’action publique, et une sociologie politique de la justice. Elle étudie les conditions de l’émergence de la justice restaurative en France, de son intégration dans l’institution pénale, et les différents investissements, personnels, professionnels et sociopolitiques, qui la maintiennent en son sein. Ce faisant, elle défriche un objet encore jamais étudié par ce prisme dans ce pays, et dont les enquêtes sur ses pratiques font également défaut dans la littérature internationale. On y découvre entre autres le fonctionnement d’un Etat qui tente de remotiver ses employés en leur offrant un nouveau projet, un nouvel outil, mais surtout un « supplément d’âme » à leur activité dans un contexte de rationalisation et de managérialisation de l’activité judiciaire perçu comme pesant. Plus largement, en étudiant ses différents investissements, la thèse montre comment l’institution pénale est progressivement transformée par des attendus à son endroit, en terme d’écoute, de dialogue et d’empathie, de la part des justiciables mais également de ses propres travailleurs.L’enquête repose principalement sur une ethnographie multi-située et soutenue du monde de la justice restaurative en France durant plus de trois ans, entre 2016 et 2020. Elle s’appuie également sur 71 entretiens semi-directifs réalisés depuis dix-huit villes différentes, essentiellement avec des individus investis à différentes échelles et depuis différents secteurs dans la justice restaurative en France.