Thèse soutenue

La relation humain - chat : étude des mécanismes d'une communication interspécifique

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Auteur / Autrice : Charlotte De mouzon
Direction : Gérard Leboucher
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 29/06/2022
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Ethologie Cognition Développement (Nanterre) (2014-... ; Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Pascal Mallet
Examinateurs / Examinatrices : Gérard Leboucher, Pascal Mallet, Alain Boissy, Léa Lansade, Valérie Dufour
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Boissy, Léa Lansade

Résumé

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Dans une société où les animaux compagnons sont intégrés au cercle familial, beaucoup d’humains les considèrent comme des membres de la famille à part entière. La recherche doit suivre cette tendance et s’attacher à appréhender les mécanismes de relations qui se construisent entre différentes espèces amenées à cohabiter. L’objectif de cette thèse est d’enrichir et d’approfondir les connaissances scientifiques sur l’éthologie du chat compagnon (Felis catus), afin de mieux appréhender ses besoins et réponses comportementales, au sein d’un environnement souvent imposé par l’humain. Les travaux restitués sont principalement centrés sur la communication interspécifique entre l’humain et le chat. Soucieux d’explorer aussi bien la perspective de l’humain que celle du chat, nous avons étudié la façon dont chacun s’exprime et décode les messages de l’autre. Ainsi, nous nous sommes intéressés à la communication vocale et visuelle entre ces deux espèces différentes qui partagent un même milieu - et doivent apprendre à communiquer efficacement pour cohabiter sereinement. Nos études ont mis en évidence que les humains utilisaient un discours spécifique pour s’adresser à leur compagnons félins, caractérisé par l’utilisation d’une voix plus aiguë. Nous avons également rapporté que les chats étaient plus attentifs à ce type de discours, mais seulement lorsqu’il était prononcé par leur compagnon humain et non par un étranger. Dans une troisième étude, nous avons observé que les chats venaient plus volontiers au contact d’un humain peu familier si celui-ci proposait un contact bimodal ou visuel, plutôt que vocal. Enfin, nous avons vu que les humains comprenaient mieux les chats dans leurs expressions bimodales et visuelles que vocales. Ainsi, bien que communément utilisée par chaque émetteur de cette communication interspécifique, la modalité vocale ne semble pas être suffisante pour la transmission et la réception d’un signal clair. Ces résultats sont discutés à la lumière des notions d’attachement, d’anthropomorphisme et de bien-être animal.