Thèse soutenue

La mémoire mérovingienne à travers ses réécritures : Dagobert et Saint-Denis : élaboration, circulation et instrumentalisation d'une association (IXe-XVIe siècle)
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Auteur / Autrice : Sarah Olivier
Direction : Catherine VincentFranco MorenzoniMathieu Caesar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire médiévale
Date : Soutenance le 18/06/2022
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Université de Genève
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'Histoire Sociale et Culturelle de l'Occident (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Yasmina Foehr-Janssens
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Vincent, Franco Morenzoni, Mathieu Caesar, Yasmina Foehr-Janssens, Marie-Céline Isaïa, Françoise Laurent, Guy Philippart
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Céline Isaïa, Françoise Laurent

Résumé

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Cette thèse de doctorat porte sur le rôle et les différentes variations de la mémoire mérovingienne dans le temps et dans l’espace, à travers une étude de cas, celle de l’association entre le roi mérovingien Dagobert (629-639) et l’abbaye de Saint-Denis. Divisée en trois temps, l’étude s’intéresse successivement à l’élaboration progressive, à Saint-Denis, du lien entre le roi mérovingien et l’institution, au renforcement et aux évolutions de cette association au sein de la production – historiographique, hagiographique et iconographique – dionysienne, et au déploiement de cette association au-delà de Saint-Denis. La première partie s’intéresse au développement, dans la première moitié du IXe siècle, d’une histoire commune entre le roi mérovingien, saint Denis et l’édifice dionysien, et porte une attention particulière à la tradition manuscrite des compositions dionysiennes se situant à l’origine de cette association. La seconde partie évalue l’évolution, la circulation et le renforcement de cette association au sein des productions dionysiennes ultérieures, particulièrement dans le cadre de créations historiographiques et hagiographiques, avec une attention portée, aussi, à la traduction de cette association en images par le biais d’une étude iconographique. La dernière partie, enfin, a trait au déploiement – et à la captation, parfois – de cette association au-delà de Saint-Denis et aux implications de ces adaptations et réécritures au regard de nouveaux espaces et de nouveaux contextes, qu’ils soient textuels, politiques ou géographiques. Dans cette perspective, trois chapitres traitent successivement du passage et de la réécriture de cette association dans l’espace germanique, de la place qui lui est faite au sein de la production hagiographique, ainsi que du glissement de cette association dans certaines chansons de geste tardives, élaborées dans un contexte – celui de la Guerre de Cent Ans – particulièrement propice à la remémoration du passé royal. Cette thèse vise ainsi à démontrer dans quelle mesure l’association entre Dagobert et Saint-Denis, définie et élaborée à Saint-Denis dans la première moitié du IXe siècle, sert des intérêts divers et étendus – politiques, institutionnels, symboliques – au fur et à mesure de ses réécritures et réadaptations à de nouveaux contextes, parfois bien éloignés – dans le temps et dans l’espace – du berceau dionysien. L’étude de cas retenue dans le cadre de cette étude contribue à mettre en lumière l’étendue des possibilités du texte médiéval comme vecteur, créateur et gardien de mémoire(s).