Thèse soutenue

Le problème du jugement chez Hannah Arendt et Emmanuel Levinas

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Auteur / Autrice : Eric Marchand
Direction : François-David Sebbah
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 31/05/2022
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches philosophiques (Nanterre ; 2015-....)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Haber
Examinateurs / Examinatrices : François-David Sebbah, Stéphane Haber, Gérard Bensussan, Martine Leibovici
Rapporteur / Rapporteuse : Gérard Bensussan, Martine Leibovici

Résumé

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Liaison prédicative, évaluation voire prescription (cet acte ne doit pas être commis), le jugement subsume le particulier sous le général. Il est ici abordé d’un point de vue éthique, en tant qu’opérateur clé de son articulation au théorique et aux cas particuliers. Pourquoi Arendt et Levinas ? Les deux auteurs partagent un double contexte. Leurs œuvres sont mues par la question du mal et elles s’inscrivent dans une même règle du jeu issue de la philosophie critique. Ce contexte place le jugement dans une situation paradoxale résumée par ce propos d’Olivier Dekens « Il faut juger, mais comment juger ? ». Il faut juger pour ne pas laisser le monde en proie au relativisme, aux dérives de l’homme et de l’histoire. Mais comment juger sans étalon de mesure universel ? L’intérêt de la rencontre tient aussi de ce que tous deux se situent aux limites opposées du périmètre autorisé par la règle critique : transcendance anarchique pour Levinas, refus de tout référent extérieur pour Arendt. Cette opposition permet d’entrevoir un large éventail de problèmes susceptibles de se poser au jugement mais également de réponses possibles : statut éthique d’un jugement sans référent, statut philosophique d’une transcendance échappant au régime de la démonstration, possibilité pour le jugement d’opérer sans concept ni schème. Sur le constat de correspondances significatives (rôle du mal, critique de l’égoïsme naturel, de l’ontologie, etc.) nous interrogeons aussi leur complémentarité (renforcement éthique du jugement arendtien par l’altérité lévinassienne ou de l’inscription pratique lévinassienne par la pluralité arendtienne).