Thèse soutenue

Les praticiens de santé devant la justice : conflits et structuration des activités de soin à Paris et à Londres (XIVe - milieu du XVIe siècle)

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Auteur / Autrice : Hélène Leuwers
Direction : Franck Collard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire médiévale
Date : Soutenance le 14/05/2022
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d’histoire des sociétés Médiévales et Modernes (Nanterre ; Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Marilyn Nicoud
Examinateurs / Examinatrices : Franck Collard, Marilyn Nicoud, Julie Claustre, Alexandre Lunel, Matthew P. Davies, Wendy Jo Turner
Rapporteurs / Rapporteuses : Julie Claustre, Alexandre Lunel

Résumé

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Cette étude envisage les conflits liés à la santé et leur résolution comme voie d’approche de la pratique des médecins, chirurgiens, barbiers et de la structuration de leurs activités entre le XIVe et le milieu du XVIe siècle. Les différends traduits devant les tribunaux permettent d’envisager les interactions entre ces praticiens, qu’ils possèdent ou non des titres, et avec des patients au sujet de différends professionnels – sur la formation, le droit d’exercer, les prérogatives – ou thérapeutiques, sur la qualité des soins, la rémunération, les règles « déontologiques ». L’enquête est menée à Paris, où la faculté de médecine entend contrôler les pratiques médicales et à Londres, qui ne bénéficie pas d’un tel encadrement. Dans ces deux villes, où des conflits similaires sont tranchés dans le cadre de systèmes juridiques différents, des parallèles documentaires – sources judiciaires, normatives et produites par les groupes de praticiens – invitent à tisser des comparaisons et à interroger la fécondité des querelles, les formes de la responsabilité des soignants et l’évolution d’une préoccupation pour la santé des populations. En justice, les conflits participent à la recherche, sous l’autorité des juges, d’issues conciliant les attentes des praticiens et des patients, les revendications professionnelles et les préoccupations sanitaires des autorités publiques. Ils se révèlent structurants car ils sont l’occasion pour les acteurs de s’approprier les moyens d’action à leur disposition, de définir des conceptions parfois concurrentes de la médecine et de la chirurgie et, enfin, de forger les normes qui encadrent les activités en les interprétant ou en obtenant qu’elles soient précisées.