Rébellions urbaines et mobilisations contre les violences policières dans la région parisienne (2005-2018)
| Auteur / Autrice : | Anthony Pregnolato |
| Direction : | Pascale Laborier, Abdellali Hajjat |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Science politique |
| Date : | Soutenance le 20/01/2022 |
| Etablissement(s) : | Paris 10 |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-...) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des sciences sociales du politique (Nanterre ; Cachan, Val-de-Marne) |
| Jury : | Président / Présidente : Andrea Rea |
| Examinateurs / Examinatrices : Pascale Laborier, Abdellali Hajjat, Andrea Rea, Vanessa Codaccioni, Fabien Jobard, Myriam Aït-Aoudia | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Vanessa Codaccioni, Fabien Jobard |
Résumé
Ce travail étudie un espace des mobilisations contre les violences policières constitué de familles de victimes, de militant·es et de collectifs qui prennent pour objet de lutte – exclusive ou non – les violences policières à travers une diversité de modes d’action. Il articule une sociologie de l’action collective, de la police, de la justice, de la domination et des discriminations raciales, et repose sur une enquête par observations ethnographiques, entretiens et travail d’archives. En interrogeant le passage de « l’émeute » à l’action non-violente, la thèse montre comment l’expérience des violences policières et des rébellions urbaines constitue des instances de politisation. Elle interroge l’usage du droit par les familles de victimes et les processus de (dé)légitimation de l’usage de la force publique. En mettant en lumière l’improbabilité de la reconnaissance publique et institutionnelle des violences policières, l’enquête montre que même lorsque la condamnation advient, le fait d’assurer la fonction policière atténue la sanction pénale. Elle analyse aussi comment l’expérience de ces procédures judiciaires participe à la politisation et à l’engagement en tant que et au nom des familles de victimes qui contribuent, avec des miliant·es, à la construction d’une cause. Essentiellement inscrite dans l’histoire des luttes de l’immigration post-coloniale et des quartiers populaires, la cause contre les violences policières se généralise au sein des anarchistes, de la gauche radicale et d’une partie de la gauche durant la décennie 2010. L’étude des alliances et conflits a permis de mettre en évidence les luttes de (re)définition de la cause, de son « autonomie » et de sa représentation politique, à l’intersection des catégories de classe, de race et de territoire.