Genèse et synthèse de l’individu chez Spinoza
Auteur / Autrice : | Xudong Zheng |
Direction : | Charles Ramond |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 08/07/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Université de Paris VIII. Laboratoire d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Franck Fischbach |
Rapporteur / Rapporteuse : Kim Sang Ong-Van-Cung, Vittorio Morfino |
Mots clés
Résumé
La philosophie de Spinoza est une philosophie immanente par excellence dans l’histoire de la pensée. L’immanence du système exige que Dieu, qui est le créateur ou le producteur du monde ou de la nature, n’est pas une autre réalité que le monde produit. D’où vient la célèbre formule « Deus sive Natura ». Mais en ce sens, comment comprendre la distinction entre Dieu et les individus qu’il produit et qui sont ses modes ? Et comment comprendre la production de la diversité des individus par une substance unique ? Loin d’être un acosmisme comme le dénomme Hegel, le système de Spinoza nous semble capable de fournir une vraie logique de la production des individus, et cette production des individus est en vérité l’individuation. Nous chercherons donc dans cette thèse une logique cohérente de l’individuation chez Spinoza. Nous allons d’abord montrer que Dieu chez Spinoza n’est pas une identité pure qui est vide de déterminations, mais une multiplicité qui enveloppes toutes les déterminations qualitatives et quantitatives. Ensuite, à partir d’une telle conception de Dieu comme la multiplicité, nous essayons de démontrer que le processus d’individuation est en effet une mise en relations des éléments dans la multiplicité. Dieu est la multiplicité pure, la multiplicité en tant que telle, et la Nature est la multiplicité organisée dans laquelle les éléments sont liées. Ainsi nous pouvons établir une identité entre Deus et Natura, et en même temps garder une distinction modale entre eux. La production des individus, à savoir la genèse de l’individu, est finalement une synthèse de la multiplicité. La genèse et la synthèse sont donc deux dimensions d’un même processus d’individuation.