Politique et subjectivation. Michel Foucault, Félix Guattari, Jacques Rancière
Auteur / Autrice : | Nelson Fernando Roberto-Alba |
Direction : | Fabienne Brugère |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 15/11/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire d'études de genre et de sexualité (2014-...) |
Jury : | Président / Présidente : Judith Revel |
Examinateurs / Examinatrices : Laura Quintana Porras, Frédéric Rambeau | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marcelo Sergio Raffin, Philippe Sabot |
Résumé
Cette thèse porte sur la question des modes de subjectivation et leur rapport avec la politique chez Michel Foucault, Félix Guattari et Jacques Rancière. Elle s’inscrit dans le domaine de la philosophie politique et sociale de la seconde moitié du XXe siècle en France autour de la question : comment dans la politique se constituent des modes de subjectivation collectifs et comment ces subjectivations collectives sont à l’origine des formes de pratique et d’agencement politiques ? L’analyse des modes de subjectivation s’impose d’une façon particulière à chacun de ces philosophes par une mise en question de la politique, inséparable d’une critique des processus de production d’un individu assujetti, discipliné, normalisé, placé et sérié. Cependant, l’assujettissement et l’objectivation du sujet ne sont qu’une partie de ces nouvelles entreprises théoriques. Elles se rapportent également à une exploration des formes créatrices de subjectivation qui restent irréductibles à l’assujettissement dans lequel elles ont été produites, au point de déclencher de nouvelles façons de concevoir et de mettre en pratique la politique elle-même. Malgré de l’hétérogénéité de ces trois philosophies sociales et politiques, nous repérons des rencontres, des intersections et des bifurcations notamment entre Foucault et Guattari tout comme entre Foucault et Rancière, dans des dossiers spécifiques de revues des années soixante-dix (Recherches, Les révoltes logiques) et des expériences au sein des mouvements militants (GIP, CERFI, CRIR) qui ne cessent d’interroger les formes actuelles d’organisation, contestation et subjectivation politiques. La politique se présente pour ces philosophes aux marges de l’analyse et l’examen critique de plusieurs travaux philosophiques que, rapportant la question du sujet à celle de la subjectivation, finissent non seulement par mettre en question la politique comme pouvoir politique, redistribution du sensible ou bien opérateur sémiotique, mais aussi comme ce qui demeure à l’écart de la compréhension courante (institutionnelle) de la politique : ni gestion ou autogestion des États, ni exercice du pouvoir, affaire de prise de décisions groupales ou des stratégies de partis se disputant une représentation social, la politique est rapportée à la production de nouvelles formes de subjectivation et de recréation de sens, de techniques et de pratiques permettant établir des rapports inattendus avec la radicale altérité du monde.