Colonial and Post-colonial Politics of Religion and Ethnicity : Historical Anthropology of Eastern Sudan Marginalization

Politique coloniale et postcoloniale de la religion et de l’ethnicité : anthropologie historique de la marginalisation du Soudan Oriental

• Auteur / Autrice : Abdaljbar Alhaj Mustafa Mohamed
• Direction : Barbara Casciarri
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Anthropologie
• Date : Soutenance le 09/12/2022
• Etablissement(s) : Paris 8
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire Architecture, ville, urbanisme, environnement (Nanterre, Hauts-de-Seine, France ; 2010-....)
• Jury : Président / Présidente : Hamit Bozarslan
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Clemens Zobel
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Munzoul A. M. Assal

Mots clés

Mots clés contrôlés

Capitalisme

Soufisme

Islam

Soudan

Ethnicité

Colonies britanniques

Mots clés libres

Soudan Oriental

Colonisation britannique

Ethnicité et groupes tribaux

Islam et Soufisme

Marginalisation

Capitalisme et classes sociales

Résumé

Cette thèse analyse l’histoire longue de la marginalisation économique et politique de l’Est du Soudan et la formation des classes sociales dans la région. Elle s’appuie sur un travail de terrain ethnographique mené dans l’Est du Soudan de 2017 à 2021 et faisant appel à des techniques et méthodes qualitatives (entretiens, observations, focus group discussion). Des sources locales écrites et des documents d’archives ont également été utilisés. Du point de vue théorique, en mobilisant des perspectives marxistes et postcoloniales, la thèse aborde la notion foucaultienne de « gouvernementalité » pour comprendre comment l’Indirect Rule coloniale a servit à catégoriser les populations autochtones à travers des identités religieuses et ethniques, en construisant des idéologies et des pratiques qui ont conditionné les dynamiques socioculturelles locales. La thèse soutient que sous la British Native Administration, « définir » signifiait « donner du pouvoir », et dans cette perspective, elle se concentre sur les processus de « formation des classes sociales » comme une clé de lecture majeure des configurations sociales contemporaines dans l’Est du Soudan. La thèse montre également comment les régimes post-indépendance ont sapé les formations socio-économiques et politiques coloniales afin de créer de nouvelles loyautés, alimentant de nouvelles contradictions et de nouveaux conflits entre les groupes locaux. Ce faisant, ils ont confirmé les principes de la politique coloniale en matière de religion et d’ethnicité et ont accru les conflits dans la région. À travers une approche historique, la thèse vise à questionner les racines d’une marginalisation de longue date de l’Est du Soudan, éclairant également les processus de troubles et d’instabilité dans la région, qui ont émergé depuis 2019, dans la période qui a suivi la Révolution de Décembre.

This thesis analyses the long history of economic and political marginalization of Eastern Sudan and class formation in the region. The work is based on ethnographic fieldwork conducted in Eastern Sudan from 2017 to 2021, by using qualitative techniques and methods (interviews, observations, focus group discussion). Written local sources and archival documents have also been used. From the theoretical point of view, employing Marxist and Postcolonial perspectives, the thesis tackles Foucault’s notion of “governmentality” to understand how the colonial Indirect Rule categorized native populations across religious and ethnic identities, building ideologies and practices which conditioned local socio-cultural dynamics. The thesis argues that under British Native Administration to “define” was to “empower”, and from this perspective it focuses on processes of “class formation” as a major reading key of contemporary social configurations in Eastern Sudan. The thesis also shows how the post-independence regimes undermined the colonial socio-economic and political formations in order to build new loyalties, fuelling new contradictions and conflicts among local groups. In doing so, they confirmed principles of colonial policy of religion and ethnicity and increased conflict in the region. Through an historical approach, the thesis aims to question the roots of a longstanding marginalization of Eastern Sudan, also shedding light on processes of unrest and instability in the region, that emerged since 2019 in the period that followed December Revolution.