Thèse soutenue

Penser la guerre : Deleuze, Derrida et Foucault : variations critiques à partir de trois auteurs clés de la philosophie française contemporaine

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Auteur / Autrice : Audrey Hérisson
Direction : Ninon Grangé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 17/01/2022
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Université de Paris VIII. Laboratoire d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie
Jury : Président / Présidente : Frédérick Douzet
Examinateurs / Examinatrices : Patrice Maniglier
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Vincent Holeindre, Jean-Claude Monod

Résumé

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Comment penser la guerre aujourd’hui dans une attitude critique vis-à-vis du courant dominant des War Studies ? La philosophie française des années 1960 et 1970, et plus particulièrement celle de Foucault, Deleuze et Derrida, ouvrent sur un « structuralisme infinitiste », suivant un concept inspiré par Balibar, capable de proposer une alternative au paradigme-doublet de la guerre dite classique et de la lutte des classes. La pensée de l’épistémè moderne, évoquée par Foucault, reste enfermée dans un doublet empirico-transcendantal qui se traduit de façon dominante dans un positivisme et une eschatologie humaniste. La crise des catégories de guerre, de politique et de religieux, que font ressortir les conflits et les violences actuels, est l’expression de cette limitation de la pensée de la guerre par une rationalité politique qui n’admet pas de transcendance éthique. Cette thèse propose, à partir de lectures croisées de philosophes mais aussi de théoriciens ou de praticiens de la guerre, une approche structurale « infinitiste » des différents paradigmes de la guerre, qu’ils soient majeurs ou mineurs, se rapportant aux guerres actuelles. Elle s’intéresse, entre autres, aux questions soulevées par les violences terroristes et par l’utilisation du cyberespace comme vecteurs d’attaques à dimension politique, que ce soit en vue d’entraver le fonctionnement de l’État ou de manipuler la population. Tout en abordant la variété des guerres, cette thèse cherche aussi à développer les bases d’une méthodologie comparatiste adaptée à la pensée de la guerre, permettant de concevoir un concept de guerre « à venir », selon l’expression derridienne.