Thèse soutenue

Des savoirs dissidents à l’université : processus d’institutionnalisation des études féministes et de genre en France et en Angleterre (1970-2020)

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Auteur / Autrice : Marie Perrin
Direction : Anne-Marie DevreuxCatherine Achin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 05/04/2022
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris - CSU (équipe de recherche)
Jury : Président / Présidente : Éléonore Lépinard
Examinateurs / Examinatrices : Nassira Hedjerassi, Laurent Willemez
Rapporteurs / Rapporteuses : Laure Bereni, Maria do Mar Pereira

Résumé

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Depuis une dizaine d’années, les formations en études genre se développent de façon inédite dans l’enseignement supérieur en France et en Angleterre et ce malgré la délégitimation, durant plusieurs décennies, des savoirs féministes et sur les femmes. Les trajectoires institutionnelles improbables de ces savoirs dissidents, au sens où ils contestent l’ordre académique établi et les pratiques androcentrées qui y ont cours, constituent l’objet de cette thèse. À l’échelle micro-sociale, la recherche compare les parcours professionnels des enseignant.e.s féministes de la fin des années 1960 à aujourd’hui dans les deux pays. D’autre part, aux échelles méso- et macro-sociale, elle démontre comment, à partir des années 2000, s’ouvre une fenêtre d’opportunité pour l’institutionnalisation de ces savoirs du fait de la conjonction de politiques publiques nationales et européennes promouvant l’égalité professionnelle et d’un modèle néolibéral de fonctionnement de l’enseignement supérieur. En restituant une socio-histoire des études féministes et sur les femmes, révélant, entre autres, les mécanismes de dynamiques antiféministes en évolution, la thèse montre comment les enseignant.e.s-chercheur.e.s exploitent ce contexte politico-économique. Pourtant, l’institutionnalisation des études genre s’avère sélective et fragile. S’appuyant sur une enquête par entretiens, la thèse constitue ainsi une contribution à l’histoire des études féministes et du genre et à une sociologie de leurs enseignant.e.s, tout en présentant une analyse des effets des transformations universitaires néolibérales sur les curricula.