Thèse soutenue

Hybridations entre le fonnkèr et le slam. Une négociation de savoirs dans la poésie orale réunionnaise

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Auteur / Autrice : Philippe Glâtre
Direction : Cécile Leguy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Soutenance le 05/12/2022
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du langage (Paris ; 2019-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire des langues et civilisations à tradition orale (Villejuif, Val-de-Marne)
Jury : Président / Présidente : Muriel Molinié
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Leguy, Muriel Molinié, Driss Alaoui, Sophie Chave-Dartoen, Gaetano Ciarcia, Martine Morisse
Rapporteurs / Rapporteuses : Driss Alaoui, Sophie Chave-Dartoen

Résumé

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Quand émerge le slam à l’Île de La Réunion, aux débuts des années 2000, il se confronte à une poésie orale créole appelée fonnkèr. C’est l’agencement entre ces deux genres, dans un perspective postcoloniale, que se propose d’étudier cette thèse. Une historicisation desprocessus coloniaux depuis le peuplement de l’île permet de préciser en quoi ceux-ci façonnent la société créole contemporaine, notamment dans la stratification des langues et des cultures locales. Une enquête ethnographique croisant performances, ateliers de poésie orale et entretiens, vise alors à comprendre comment la Modernité segmente l’usage de la langue, de la littératie et de la poésie, en les orientant dans une perspective monoculturelle. En tentant de cerner les canons de ces deux genres, il s’agit d’éclairer comment leurs positionnements témoignent d’une négociation dans laquelle les langues, la littérarité, la parole, les espaces, le rythme, constituent des lieux de pouvoirs. À cet égard, le fonnkèr affirme une volonté de résistance, en prenant le contre-pied d’un slam qui se conçoit comme démocratique, mais démontre souvent une tendance à reproduire une culture occidentale. En articulant ces branchements avec la socialisation de leurs pratiquants et une réflexion pédagogique, il est également question, dans cette étude, d’envisager la prise de parole comme une appropriation de savoirs par les subalternes. Dans cette optique, en essayant de repérer la performativité lorsqu’elle se manifeste dans les énonciations, cette thèse vise à dégager des possibilités d’émancipation, individuelle et collective, favorisant un dépassement de la colonialité.