Identité poreuses dans la performance et le théâtre contemporains - matières et corps extrêmes
Auteur / Autrice : | Mélissa Bertrand |
Direction : | Josette Féral |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études théâtrales |
Date : | Soutenance le 25/11/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire International de Recherches en Arts (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Lucet |
Examinateurs / Examinatrices : Josette Féral, Sophie Lucet, Bernard Andrieu, Karel Vanhaesebrouck, Julie Sermon | |
Rapporteur / Rapporteuse : Bernard Andrieu, Karel Vanhaesebrouck |
Mots clés
Résumé
Au début du XXIème siècle la présence de matières sur scène s’intensifie et entrave les corps, les perturbe ou les pousse à des extrêmes. C’est la capacité du corps humain à la fois à exprimer et à contenir l’identité qui est en jeu et qui remodèle en partie l’expérience théâtrale. Comment la confrontation corps-matière permet-elle de sur-affirmer ou de dissoudre les identités sur scène ? De la nourriture à la javel, en passant par les matières élémentaires (eau, feu, glace, glaise, cire…), les artistes créent un microcosme phénoménologique qui affecte aussi bien leur être en mouvement (épreuve, résistance, vulnérabilité) que leur être perçu (corps souillés, dégradés, attaqués, affaiblis…). Les environnements, les situations ou les actes mis en scène sont radicaux notamment par leur caractère ultra-sensoriel. Ils provoquent souvent l’empathie ou le malaise physique du public plutôt que la recherche du sens, de la logique, de la narration. Les identités sont tantôt sur-affirmées dans une sorte de débordement du Moi, tantôt elles s’évanouissent, sont mises en danger, ou se fondent dans leur environnement. Toutes les relations sont intensifiées : celles de l’artiste à son propre corps et à son environnement matériel, et celle des spectateurtrices aux corps des performeureuses. La consommation du spectacle s’en retrouve modifiée, accentuant les phénomènes de projection sensorielle ou d’écœurement, de rejet, voire d’incrédulité. La rencontre entre corps et matières aboutit alors à des identités poreuses à leur environnement, en reconfiguration permanente, tiraillées entre deux extrêmes qui parfois se rejoignent, la sur-définition de soi et la dissolution.