Antigones d’Afrique sur la scène francophone. Les paradoxes culturels et politiques de la création théâtrale franco-africaine
Auteur / Autrice : | Donato Lacirignola |
Direction : | Sylvie Chalaye, Silvia Riva |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études théâtrales |
Date : | Soutenance le 14/10/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 3 en cotutelle avec Università degli studi (Milan, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherches en études théâtrales (Paris) |
Equipe de recherche : Scènes Francophones et Écritures de l’Altérité (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Valeria Sperti |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Chalaye, Silvia Riva, Valeria Sperti, Romain Piana, Franca Bruera, Amos Fergombé |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Située à la croisée d’enjeux aussi bien culturels, politiques, qu’anthropologiques, cette thèse analyse la transposition d’un mythe grec dans l’univers africain. Elle se concentre, en particulier, sur la figure d’Antigone et sa représentation, interrogeant la production théâtrale francophone contemporaine à travers l’étude de dix « Antigones d’Afrique », sur un arc chronologique allant de la fin des années 1980 à aujourd’hui. Ce travail porte sur un corpus composé de relectures textuelles, mais aussi et surtout de recherche de matériaux péri-textuels (performances, adaptations, photographies des spectacles, projets dramaturgiques, entretiens, etc.), pour la plupart inédits. Considérant les productions théâtrales en tant qu’objets artistiques où les relations entre cultures et pouvoir se manifestent, cette thèse interroge la manière dont la colonialité et le monde contemporain affectent la reprise d’un « classique » dans la réverbération des relations franco-africaines. En se tournant vers le théâtre pour repenser l’ensemble des produits culturels sous l’angle de la performance et des formes de domination, l’analyse du corpus montre les rapports entre la création théâtrale, les institutions culturelles et les logiques économiques et politiques. L’analyse montre, d’une part, les façons dont les productions artistiques véhiculent des représentations pouvant favoriser la fabrication d’une esthétisation de la différence, notamment sous les formes de l’exotisme des corps et de l’imaginaire ; elle souligne, d’autre part, les stratégies permettant de déjouer les assignations identitaires et de déconstruire les stéréotypes relatifs à ces cadres préétablis et dominants, soit pour les subvertir, soit pour les redéployer à des fins « contre-exotiques ».