Le ‘vrai’ idéal : le corps humain entre pédagogie artistique et scientifique. Anatomie, dessin et expérimentations photographiques entre XIXe et XXe siècle.

The ‘true’ ideal : human body between artistic and scientific pedagogy. Anatomy, drawing and photographic experiments between 19th and 20th centuries.

Il ‘vero’ ideale : il corpo umano tra pedagogia artistica e scientifica. Anatomia, disegno e sperimentazioni fotografiche tra il XIX e il XX secolo

• Auteur / Autrice : Greta Plaitano
• Direction : Bruno-Nassim Aboudrar, Simone Venturini
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Esthétique et sciences de l'art
• Date : Soutenance le 06/07/2022
• Etablissement(s) : Paris 3 en cotutelle avec Università di Udine (Italie)
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire International de Recherches en Arts (Paris)
• Jury : Président / Présidente : Barbara Le Maître
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Bruno-Nassim Aboudrar, Simone Venturini, Barbara Le Maître, Alessandro Del Puppo

Mots clés

Mots clés contrôlés

19e siècle

Art et sciences

Corps humain -- Dans l'art

20e siècle

Dans l'art

Anatomie humaine

Mots clés libres

Anatomie

Psysiologie

Dessin

Photographie

Anatomy

Physiology

Drawing

Photography

Résumé

Depuis la Renaissance, l’intérêt des artistes pour la science anatomique exprime le désir humain de connaître sa propre nature: se plonger dans les parties plus secrètes du corps qui se cachent sous la surface épidermique. Traversant ces rapports entre art et science, l’anatomie artistique et esthétique s’affirme officiellement en Italie grâce à la création d’une chaire dédiée dans les Académies des Beaux-Arts à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe. Grâce à l’étude comparée de la dissection du cadavre, de la sculpture classique et du corps vivant, cette discipline était conduite notamment par des médecins, qui en plus des compétences technico-scientifiques devaient disposer de bonnes capacités dans les arts et dans le dessin. Partant de ces considérations, ce travail a comme but principal de décrire les pratiques et les outils employés dans la pédagogie de l’Accademia delle Belle Arti di Brera de Milan et l’Accademia Albertina de Turin entre la fin du XIXe et le début du XX siècle, ainsi que leur rapport avec l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. En étudiant l’usage de matériaux extrêmement hétérogènes issus du cadavre ou de sa reproduction (préparations organiques, planches pédagogiques, sculptures) on assiste cependant à une inclusion progressive du medium photographique et de certaines applications de celui-ci, qui vont recentrer l’enseignement sur le corps vivant et ses mouvements. Des nouvelles formes de recherche de la beauté et de la perfection se montrent apparaissent dans l’analyse des programmes, des cahiers d’études, des revues et des manuels anatomiques. Et, dans une mouvance souvent idéalisée, on observe une quête de ce que les enseignants appellent le “vrai” corps humain.

Flourished during the Renaissance, the artists’ interest in anatomic science has always underpinned the human desire to get to know their own nature, penetrating its most secret parts, hidden behind the mere epidermal surface. As part of this complex reciprocity –which marks the relationship between Art and Science –, artistic or aesthetic anatomy officially became established in Italy with the creation of a specific chair at the Academies of Fine Arts at the turn of 18th and 19th centuries. Through the comparative study of corpse dissection, classical sculpture and alive bodies, this discipline was chiefly led by physicians who had to possess good skills in the fields of art and drawing, besides precise technical-scientific expertise. Starting from these assumptions, this research primarily aims at investigating teaching procedures and tools employed at the Brera Academy of Fine Arts in Milan and at the Albertina Academy in Turin between 19th and 20th centuries, and their relationship with the École nationale supérieure des Beaux-Arts. Analysing the use of extremely heterogeneous materials deriving from corpses – such as organic preparations, teaching panels and plasters –, it will be possible to follow the gradual inclusion of the photographic medium and of some of its innovative applications, devoted to re-centre the teaching method on alive bodies and their movements. Far from being free from idealistic implications, the pursuit of beauty and perfection will reveal itself through the analysis of programmes, booklets, journals and anatomic manuals, also being more and more directed towards what academics – back then – defined as the ‘true’ human body.