Thèse soutenue

L'interprète en langue des signes en situation pédagogique : adaptabilité, enjeux, éthique, tactiques

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Auteur / Autrice : Emeline Arcambal
Direction : Fayza El Qasem
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Traductologie
Date : Soutenance le 08/04/2022
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du langage (Paris ; 2019-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CLESTHIA (Paris)
Ecole : École supérieure d'interprètes et de traducteurs (Paris)
Jury : Président / Présidente : Ivana Čeňková
Examinateurs / Examinatrices : Fayza El Qasem, Ivana Čeňková, Bart Defrancq, Daniel Gile, Jérémie Segouat
Rapporteurs / Rapporteuses : Ivana Čeňková, Bart Defrancq

Résumé

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Grâce à l’observation du rôle de l’interprète en interaction, les recherches sociolinguistiques, inscrites dans la lignée de Seleskovitch (1968), ont permis de mettre en lumière la notion d’adaptabilité de l’interprète pour répondre aux attentes du « trilogue ». Qu’il soit interprète en langue vocale ou en langue des signes, le professionnel est désormais vu comme un médiateur de l’interaction qui prend sa place dans les échanges pour permettre à la situation de communication de trouver une issue favorable (Wadensjö, 1998 ; Roy, 1999 ; Metzger, 2000 ; Llewellyn-Jones et Lee, 2014). S’il est une situation où les enjeux sont multiples et bien spécifiques, c’est bien l’interprétation pédagogique. Propre aux interprètes en langue des signes, cette situation aux attentes et aux besoins complexes requiert une adaptabilité constante de l’interprète. En effet, la langue de scolarisation des enfants sourds reste le français, mais l’enseignement se fait via la langue des signes de l’interprète. C’est pourquoi, comme le précise Séro-Guillaume (2011), il est nécessaire que l’interprète tienne compte de tous ces enjeux afin de ne pas faire obstacle à la visée pédagogique du discours. Néanmoins, le vide lexical existant entre le français et la langue des signes (Pointurier, 2014) amène les interprètes à user de tactiques traductives pour ne pas faire obstacle à l’objectif de l’enseignant : l’acquisition de connaissances nouvelles par l’élève sourd. C’est pourquoi, il convient de se demander comment la situation de communication et l’éthique personnelle de l’interprète influent sur ses choix tactiques ? Quel est le rôle et la place de l’interprète en milieu pédagogique ? Le cadre théorique de la Théorie Interprétative de la Traduction et le Modèle d’efforts de Daniel Gile nous permettront de partir des contraintes des interprètes, à des fins d’analyse. Puis, grâce à une recherche empirique basée sur deux corpus naturalistes et l’analyse de deux focus groups et d’interviews, nous tenterons de mettre en lumière l’adaptabilité de l’interprète aux interactions, sa collaboration avec les participants pour permettre aux échanges de se dérouler sans encombre et sa gestion des enjeux de la situation de communication pour ne pas faire obstacle à la visée pédagogique du discours. Ces analyses nous permettront également de compléter et préciser le modèle d’efforts de Gile, en y incluant les contraintes propres à l’interprétation en milieu pédagogique.