Recherches sur la représentation de la mort en Espagne. Influences idéologiques et esthétiques du Siècle d’Or au XIXe siècle
Auteur / Autrice : | Marcela Rivas-Jamett |
Direction : | Pierre Civil |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études hispaniques et latino-américaines |
Date : | Soutenance le 07/01/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Les Cultures de l'Europe méditerranéenne occidentale (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Marina Mestre Zaragozà |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Civil, Marina Mestre Zaragozà, Marc Zuili, Paloma Bravo | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marina Mestre Zaragozà, Marc Zuili |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En crise chronique depuis la Guerre d’Indépendance, l’Espagne du XIXe siècle connaît un processus de réhabilitation géopolitique. La monumentale peinture d’histoire qu'elle développe alors, témoignage d'une certaine stratégie propagandiste qui apparaît largement fondée sur la représentation de la mort. Nostalgique de sa grandeur passée, la quintessence de son Siècle d’Or sert à encenser la spécificité hispanique et un système de représentations absolutistes qui nie les antagonismes politiques du présent, forts de valeurs constitutionnelles. L’histoire des idées comblerait ce hiatus, car la conceptualisation théologique, politique et juridique des représentations de la mort aux XVIe et XVIIe siècles, source de divergences idéologiques, fustigeraient les valeurs absolutistes et contre-réformistes fortement dégradées au XVIIIe siècle. Le XIXe s’ouvre alors au conflit de concepts et de représentations, où l’image de la mort s’émancipe de la peinture d’histoire absolutiste, avec une même exigence esthétique et historique. L’art se démocratise par un décentrement vers l’espace du conflit politique pour présentifier la mort de l’être social. Médiatisées par une iconographie mobile et journalistique, les représentations extensives de la mort – la mort sociale et la menace de mort – deviennent le matériau d’un réalisme social qui s’approprie le substrat goyesque et rompt avec le consensus idéologique autour de l’œuvre. Au-delà du processus de réification et de déshumanisation de l’être, cette étude porte sur les systèmes de pensée ayant contribué à l’évolution les représentations de la mort, à travers la transversalité de champs disciplinaires qui définissent l’image politique du XIXe siècle.