Gravitas et levitas. Aux origines de la subjectivité poétique entre Le Tasse et Leopardi
Auteur / Autrice : | Giulia Puzzo |
Direction : | Matteo Residori, Corrado Bologna |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études italiennes et romanes |
Date : | Soutenance le 27/01/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 3 en cotutelle avec Scuola normale superiore (Pise, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Les Cultures de l'Europe méditerranéenne occidentale (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Audegean |
Examinateurs / Examinatrices : Matteo Residori, Corrado Bologna, Philippe Audegean, Bernhard Huss, Antonio Prete, Christian Del Vento, Franco D'Intino | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Bernhard Huss, Antonio Prete |
Mots clés
Résumé
En opposition (mais aussi en dette) avec la tradition platonicienne et chrétienne, une pensée sur l’alliance entre poésie et vérité a été développée au fil des siècles dans la littérature occidentale, engendrée par la conviction que les phénomènes de la vie intérieure ont un « poids » analogue à celui du corps physique et que les mots ont la possibilité se charger de ce poids, si on parvient à les « alourdir » de connaissance. Il s’agit de l’histoire « humaniste » de la gravité et de la légèreté, qui révèle ce que pendant des siècles les poètes, plus que d’autres, ont considéré un art à apprendre et à transmettre : créer des textes « graves » et significatifs, avec lesquels soutenir le « lourd » esprit de l’homme et l’initier aux difficiles mouvements d’une pensées libre et autonome. De même que le cercle herméneutique, la création poétique a été interprétée à l’instar d’un cercle continuel qui va de la « gravité » de l’expérience et du savoir vers l’aiguisement de l’esprit et la « légèreté » des images mentales, avant de revenir au point de départ. Dans ce processus, c’est le poème qui prend forme, mais aussi la subjectivité du poète et celle de son lecteur. S’inscrivant dans la méthode de la sémantique historique, l’étude vise à retracer l’histoire de la gravité et de la légèreté dans la culture littéraire italienne, au cours de la période qui va du XVIe siècle au début du XIXe siècle. Au cœur de cette histoire se détachent deux figures majeures de la poésie italienne : Le Tasse et Leopardi. Le premier vécut durant l’expansion culturelle de la gravité, idée qui influença profondément son imaginaire et sa pensée, tandis que le second, qui ne croyait plus à la nécessité que la poésie incarne une vérité spéculative, s’engagea dans son œuvre pour redonner de la valeur à la légèreté du chant poétique, trop longtemps soumis à la « pesanteur » de l’esprit rationnel.