Thèse soutenue

Le regard comme passage et lieu de jonction entre les corps

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Auteur / Autrice : Eun Young Lee
Direction : Pascale Weber
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts plastiques. Esthétique et sciences de l'art
Date : Soutenance le 23/09/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut ACTE (Paris ; 2012-...)
Jury : Président / Présidente : Alain Milon
Examinateurs / Examinatrices : Pascale Weber, Alain Milon, Éric Bonnet, Sylvie Roques
Rapporteur / Rapporteuse : Éric Bonnet, Sylvie Roques

Résumé

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Cette thèse a pour objet Le regard comme passage et lieu de jonction entre les corps. Outre l’étude universitaire, elle croise mon projet artistique et s’interroge sur la singularité des formes dans les œuvres d’art contemporain. En tant que passage, le regard est une action de transition mettant en jeu l’image, le mot, et le ressenti corporel. J’ai étudié les fonctions de l’invisible et du signe dans leurs rapports avec le rôle de passage au-delà, partant de la nouveauté apportée par Modigliani et aussi de mon travail sur « l’écoute par l’œil » illustré par la performance Terreur jubilatoire. De même, ma réalisation Soupe d’arc-en-ciel de journal télévisé explore le lien entre le signe et sa limite. Avec ces perspectives, j’ai analysé la transformation du regard en geste, ainsi que son impact sur le corps. Dans mon travail Cris souffles et ma performance Kim Chi neutral, le regard apparaît ainsi comme lieu transitionnel d’ouverture et de liberté. Le regard est le lieu de jonction entre les corps et relie ainsi le vide et le corps regardé. Le regard met en mouvement l’art à la jonction de la vie sociale, endossant ainsi une fonction charnière. Prenant en considération la relation à l’autre, le miroir et le devenir autre, le regard sur les œuvres d’art opère dans un rapport de corps à corps. L’affect s’empare du corps. Ce mouvement de la charnière dans le regard est ambivalent. L’apport de Derrida a été particulièrement important et je propose de regarder des œuvres d’art singulières comme des signes hiéroglyphiques et énigmatiques qui s’échappent en ouvrant un passage libérateur et thérapeutique. Le rapport qui se tisse entre l’œuvre, le corps et ses échanges pose l’hypothèse que tout ce champ pourrait être une œuvre d’art contemporain, à la limite du langage, tel un dialogue bouddhiste dans le regard de Sakyamuni. La mémoire relate également les croisements entre réflexion et pratique taoïstes, logique performative et relation à la nature.