Thèse soutenue

Bon sens et sens commun dans la philosophie cartésienne
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Auteur / Autrice : Louis Rouquayrol
Direction : Denis KambouchnerMatteo Favaretti Camposampiero
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 01/10/2022
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Università Ca' Foscari Venezia (Venise, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (Paris ; 2015-....)
Jury : Président / Présidente : Laurent Jaffro
Examinateurs / Examinatrices : Maria Emanuela Scribano, Daniel Garber, Édouard Mehl

Résumé

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Le bon sens est la faculté d’enregistrer des évidences. Mais c’est également, selon Descartes, la faculté grâce à laquelle un sujet peut, le cas échéant, réfléchir sur les structures qui rendent possible l’évidence en vue de se cultiver. Ces structures peuvent être physiques (lois de la nature), intellectuelles (préceptes innés de la méthode, axiomes de la lumière naturelle), psychophysiques (instincts naturels) ou pratiques (lois communes de la société). Si « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée », c’est en premier lieu dans la mesure où, de façon inconsciente, même un esprit peu cultivé se conforme souvent à ces lois, préceptes, axiomes et instincts. C’est là faire preuve d’un bon sens naïf. Moyennant quoi le sujet cartésien de la méthode, de la métaphysique et de la morale s’institue en se rapportant à ces manières communes de penser, de sentir et d’agir qui lui sont d’emblée données. Soit pour les suivre et les valider, soit au contraire pour les transformer. Bref, il cultive son bon sens. Par suite, l’institution du sujet cartésien n’aura de sens que relativement à une entreprise tout à fait déterminée : celle de parvenir à un accord entre les esprits – ce que l’on nommera un sens commun. En tout état de cause, et bien que les manières ordinaires de penser, de sentir et d’agir soient loin d’être absolument fautives, cet accord n’existe pas. Le sujet de la méthode, comme bona mens, promeut un tel accord, dans les sciences régionales (physique, mathématique), en réfléchissant sur les préceptes naturellement inscrits dans notre esprit, que les sujets naïfs suivent parfois. Le sujet de la métaphysique, grâce à la lumen naturale, promeut un tel accord, en réformant l’image naïve du monde grâce à des notions et axiomes per se notae, accessibles à tous mais que tous ne perçoivent pas. Le sujet de la morale promeut un tel accord, en se référant à la manière, souvent raisonnable, mais jamais exempte de défauts, dont les personnes saines d’esprit (sanae mentes) se conduisent.